Affaire Seznec : La piste de Lormaye

Pierre Quémeneur a-t-il été assassiné par Guillaume Seznec à Lormaye ?

Affaire Seznec : la piste du Tartre Gaudran

 

 

 

 

 

 

"J'ai failli écrire de faux "Mémoires" de Landru.

J'avais déjà le titre : la femme au foyer."

Jean Yanne

 

 

 

 

http://fr.topic-topos.com/image-bd/france/78/ferme-le-tartre-gaudran.jpg

Le Tartre Gaudran. Ferme avec briques.

 

 

Petite précision géographique pour commencer :

 

- Lormaye / Le Tartre Gaudran : 8 km 5

- Gambais / Le Tartre Gaudan : 11 km

- Houdan / Le Tartre Gaudran : 13 km

 

L'été 1923, pendant l'enquête, la police parisienne organise des fouilles importantes entre Houdan et Gambais. Fouillant les bois. Sondant les étangs. Employant même des autochtones (gardes-chasse, agriculteurs, etc...) pour les aider. Ce qui n'est pas sans laisser de traces dans la mémoire collective.

 

Petite précision historique pour continuer : Henri Désiré Landru, le "Barbe-bleue de Gambais" a été guillotiné le 25 février 1922.

 


 

Je reproduis ci-dessous la lettre que m'a remise un habitant de Faverolles  (je précise qu'il est sain d'esprit et respecté dans toute la région) :

 

"L'histoire que j'imagine prend son départ à Houdan. Après mille péripéties amenant deux amis se rendant de Bretagne à Paris à bord d'une voiture américaine les circonstances font que ceux-ci décident de se séparer, l'un pour poursuivre le voyage seul, l'autre pour le devancer en prenant le train.

Là commence l'interrogation.

Peut-être, après un repas pris au restaurant, heureux d'avoir retrouvé des forces  le temps peut passer plus vite qu'on ne le pense et l'heure du train peut se trouver dépassée. Celui-ci n'attend pas chacun le sait et que faire lorsqu'on a raté son train ? Plutôt que de prendre le suivant on peut tout simplement décider de prendre une journée de repos : "Tiens, au fait si j'allais dire bonjour à mes cousins qui se trouvent non loin d'ici ?"

Pour peu qu'il y ait eu près de la gare la voiture d'un marchand de chevaux habitant au-delà de chez les cousins il est facile de s'entendre pour se faire déposer au bon endroit.

Surprise, retrouvailles, bon repas  et voilà notre homme qui fatigué par tant d'incidents se trouve pris d'un malaise. L'entourage s'affole, essaie de lui donner des soins, l'étend, le déboutonne, mais rien à faire, il faut se rendre à l'évidence. Le cousin est bel et bien mort.

Mais voilà, le sacré cousin, on vient de s'en rendre compte, porte sur lui un portefeuille plein à craquer. .

Alors lorsqu'on est plutôt dans la gêne c'est bien tentant. Peut-être sait-on jamais le marchand de chevaux (NDLR Jean Quemin) qui n'est pas particulièrement scrupuleux a pu être invité à dîner., être témoin de l'évènement et être le premier à suggérer l'idée de se partager l'argent et faire disparaître le corps. Après tout personne ne pourrait deviner que le malheureux était venu finir ses jours en cet endroit inattendu.

On le cherchera ailleurs et tout sera dit.

L'intérêt, la lâcheté ont pu faire que rongés malgré tout par le remords les cousins aient laissé condamner un innocent.

Cette histoire ne repose-t-elle que sur l'imagination ?

Pas tout à fait.

Vers les années 1952-53 (?) un certain Jezéquel avait fait des révélations à ce sujet prétendant avoir vu le corps étendu sur une table.

S'il y avait eu assassinat aurait-on étalé la victime sur une table et qui plus est à la vue d'un témoin même si celui-ci n'était qu'un enfant alors qu'il peut paraître vraisemblable que ne disposant pas d'autre chose dans la pièce il ait été étendu là pour tenter de le ranimer.

Puis, ce témoin, à l'époque (52-53) évoquait l'inhumation clandestine du corps. Sur ses indications des fouilles furent entreprises mais n'ont révélé qu'une chose : le terrain à cet endroit avait bien été fouillé.

Le corps y avait-il été déposé en attendant la prochaine chauffe du four pour la cuisson des briques ? Car à l'époque la briqueterie fonctionnait encore.

Un bon moyen pour se débarasser d'un cadavre...

D'autre part les observateurs du coin auraient remarqué que le briquetier passant pour être assez désargenté s'était procuré un nouveau cheval dans la période où cette disparition faisait grand bruit. Tiens ? Bizarre ?"


 

http://media.communes.com/images/orig/postcard/maxi/28146/c01579a9eb44b71cc6b4b375a084ae1a

 


Marcel Jullian, dans 'L"Affaire Seznec" relate en page 199 :

"Puis Joseph Jézéquiel qui, spontanément, vient faire une déclaration assez extravagante au commissariat de police de Clichy, le 7 décembre 1953. Cet ancien marin de la base de Brest rapporte, qu'à l'âge de dix ans, il assista à l'inhumation de Quémeneur dans le bois du Tartre-Gaudran, entre Faverolles et Houdan, par Louis Quémeneur, François Le Her, son oncle Henri Allais et sa tante Bernadette Hellegouet ! Ces révélations sont enregistrèes par le commissaire Chenevier à la Sûreté nationale et son auteur, conduit sur les lieux indiqués, mime avec baucoup de conviction l'enterrement clandestin auquel il aurait assisté trente ans plus tôt. Mais, de cadavre point !"



 

Bernez Rouz, lui, dans son livre en page 189, écrit :

"Dans la folie collective qui conduit des foules à Plourivo dans l'année 1953, un habitant de Clichy, Joseph Jezequel, originaire de Plounéour-Trez, dans le Finistère, prétend avoir assisté à l'âge de 10 ans à l'enterrement clandestin de Pierre Quéméneur. Cela se serait passé au Tartre-Gaudran, au sud de Houdan. Des fouilles ont été entreprises et n'ont rien donné. Le gamin en question était scolarisé à Plounéour-Trez en 1923. Lors de sa déclaration il apparut aux enquêteurs qu'il ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales, il dut être interné peu après à l'asile psychiatrique de la Ville-Evrard.

Au mois d'avril 1958, une montre "dont le boîtier portait gravé, à la pointe sèche, un groupe de lettres paraissant donner le mot Quéméneur" est déterrée chez Raymond Bec à La Tartre-Gaudran. Cette découverte fait l'objet d'une enquête minutieuse du commissaire Daudin, qui se transporte à Besançon aux établissements Tribaudeau. Cet établissement renommé a fabriqué la montre en argent de Quéméneur. Il apparaît que la montre trouvée est en métal blanc nickelé, fabriquée par des horlogers de la région de Nogent-le-Roi. Elle ne pouvait appartenir qu'à un habitant du cru. Le procureur de Rennes parle de "mystification" dans cette affaire".

 

 

 

J'en étais très exactement là. Et je dois bien avouer que la piste du Tartre-Gaudran ne m'empêchait pas de dormir. C'est alors que dimanche dernier........

 

Une jeune femme que j'ai connue sur Twitter réussit à me joindre pour m'apporter les précisions suivantes :

 

"Je connais fort bien votre région. J'avais un ami qui possédait les Ecuries situées dans l'ancienne briqueterie du Tartre-Gaudran. Il y avait une carrière dans le terrain en pente. En le faisant égaliser, ça a creusé sur environ un mètre de profondeur à 1 m 50 du puits.

Il a trouvé là une dent humaine.

Il n'aimait pas trop que je lui en parle. Et il a fini par me raconter qu'il avait perdu la dent.

Il est désormais décédé. Et la maison a été revendue il y a quatre ou cinq ans."

 

Je tiens à signaler ici que je la suis depuis longtemps sur Twitter et qu'elle aussi jouit de toutes ses facultés mentales (parce que dès fois que ça s'attrape au Tartre, hein ?)

 

Elle vient de me faire parvenir, lundi soir, la photo et le texte suivants :

 

 

TARTRE-GAUDRAN.JPG

 

 

"Voici donc la photo aérienne, avec entouré en rouge le coin de la carrière où a été trouvée la dent, derrière le petit bâtiment qui servait d'abri de jardin et pas très loin du puits. Le terrain étant en pente, lorsqu'il a été égalisé pour faire la carrière, ça devait correspondre à un peu plus d'1m de profondeur. 

Je n'arrive pas à me souvenir à quel moment précisement il a trouvé la dent, si c'était au moment de l'égalisation du terrain, avant que le sable y soit mis, ou après la tempète de 99, où plusieurs arbres étaient tombés dessus, et on a passé des semaines à herser la carrière pour retirer les bouts de brindilles.


Je vois sur la photo que pas mal d'aménagements ont été faits par les nouveaux propriétaires, mais la carrière semble intacte."

 

 

 

Vous voulez que je vous dise quoi ? Qu'il n'y a pas de fumée sans feu ?

 

Liliane Langellier

 

N.B. La D983 est la départementale qui va de Nogent-le-Roi à Gambais.

 


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L
<br /> La dent n'était pas en or...<br /> <br /> <br /> Pour les liens de parenté, je viens de laisser un message sur son répondeur téléphonique (l'auteur de la lettre est toujours vivant et je le connais bien). Il m'en avait parlé. Il va donc m'en<br /> reparler sous peu.... Et je l'écrirai dès que...<br />
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S
<br /> je suis curieux de connaître les liens familiaux Quéméner/Jézéquel/Allais...<br /> <br /> <br /> les auteurs ayant évoqué ce point n'ont sont restés avares de détails... comme sur le reste d'ailleurs...<br /> <br /> <br /> (ps : la dent... en or ou pas ?)<br />
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L
<br /> Ce n'était pas honnête de ne pas relater ces faits. Après pour la véracité ou non, c'est une toute autre histoire....<br />
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T
<br /> ça en fait des inhumations et des cadavres... Il y en a trop maintenant !<br />
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