Affaire Seznec : La piste de Lormaye

Pierre Quémeneur a-t-il été assassiné par Guillaume Seznec à Lormaye ?

Le procès des Quemin : décembre 1928

 

Maître Maurice Garçon

 

Le procès intenté par Jean Quemin

 

L’Action Républicaine du 26 décembre 1928

 

« En marge de l’Affaire Seznec : deux procès »

 

Depuis quatre ans, Seznec était au bagne et le volumineux dossier – plus haut qu’un homme nous apprendra Me Kahn – sur lequel les jurés du Finistère semblaient avoir écrit le dernier mot, se couvrait de poussière à quelque place de choix, parmi les vieilles archives. Les dernières protestations, véhémentes, émouvantes, de Mme Seznec, devenue domestique, se perdaient au fond des offices.

Et voila que, tout à coup, au beau milieu de l’été, l’affaire eut un rebondissement imprévu. Un habitant de Lormaye, M. Quemin, marchand de bestiaux aurait été vu, à la nuit tombante, et précisément vers l’époque où fut assassiné M. Quemeneur, jetant ni plus ni moins qu’un cadavre par-dessus la clôture de sa propriété, dans la « rivière d’Auge », qui est à peine un ruisseau, puisqu’il faut les pluies hivernales pour le faire renoncer à sa totale sécheresse.

L’émotion devint telle qu’à la demande de M. Quemin lui-même des fouilles furent entreprises dans cette rivière singulière.

Si l’eau qui court pouvait parler, prétend le dicton, elle dirait de belles histoires. Comme l’eau, à cette époque, coulait moins que jamais à cette extrémité du pont de Coulombs, les enquêteurs n’apprirent rien. Mais les bégonias de M. Quemin furent piétinés et Me Roussel, avoué du marchand de bestiaux, passé malgré lui la grande vedette dans un procès, engagea, d’accord avec Me Maurice Garçon, des poursuites contre un journaliste parisien, M. Charles Huzo, et deux habitants de Lormaye, MM. Viet et Patrice.

D’autre part, M. Doucet fit poursuivre M. Quemin fils pour menaces de mort.

C’est donc un double procès qui est venu, samedi, devant la première Chambre du Tribunal civil d’Eure-et-Loir. S’il attira une foule relativement restreinte, la nouvelle n’ayant pas été ébruitée, la grande Presse, par contre, accourut dans le sillage de Mes Maurice Garçon, avocat de MM. Quemin père et fils, Marcel Kahn, défenseur de Patrice ; Cochinal défenseur de Viet et Tony Truc, secrétaire de Me Henri Torrès, désigné la veille au soir par celui-ci qui, jusqu’au dernier moment avait désiré venir présenter lui-même la défense de L’Ere Nouvelle.

Les journalistes vont si vite – on va même prétendre tout à l’heure que parfois ils vont fort – qu’ils rejoignirent les avocats et sans doute les auraient-ils dépassés s’ils n’avaient pris le parti de s’empiler dans la même auto. La descente, devant le Palais de Justice, fut pour la foule une distraction tout à fait imprévue. A partir de la cinquième apparition humaine, un spectateur, curieux de précisions, compta : cinq, six, sept … Au lieu de prononcer : huit, il lâcha : « Zut » et, médusé, demeura la bouche ouverte. Il la referma en entendant la sonnette d’alarme.

- Le Tribunal ! annonce l’huissier. Tout le monde debout et découvert !

M. Dagassan s’installe entre MM. Chevallier et Reige. M. de Bonnefoy des Aulnaies prend place sur le siège du ministère publique et l’on appelle les causes, les prévenus, les témoins.

Les premiers mots du président permettent de repérer les journalistes qui n’ont pu s’installer à la trop modeste table de la presse, car ils donnent le ton en criant : « Plus haut ! Plus haut ! Est-ce à huis clos ? »

Me Roussel donne lecture du dispositif de l’assignation lancée contre l’Ere Nouvelle, Charles Huzo, Patrice et Viet et réclame pour chacun condamnation à 25.000 Francs de dommages intérêts.

Me Coutant, au nom de M. Doucet, demande la condamnation de Quemin fils et, moins gourmand que son confrère, 2.000 Francs de dommages intérêts.

M. Charles Huzo est le premier appelé. Il essaie tout de suite de se faire un paravent d’autres feuilles locales ou parisiennes, puis il se défend d’avoir voulu nuire à M. Quemin. « Si j’avais voulu, dit-il, lui causer un préjudice quelconque, j’aurais rapporté tous les propos qui étaient tenus sur son compte, notamment par son fils, et ceux-là n’étaient pas les moins graves.

Me Maurice Garçon prend la direction des débats : « M. Huzo, dit-il, a publié un certain nombre d’articles d’où il résulte que M. Quemin est un assassin. »

M. Huzo : Je n’ai pas dit cela.

Me Maurice Garçon : Est-ce que vous avez été mêlé, de près ou de loin, à l’affaire Seznec ?

M. Huzo : Non. J’ai étudié le dossier. Je me suis borné à reproduire l’opinion de la population.

Me Garçon : En somme, vous avez dénoncé quelqu’un que vous ne connaissiez pas, dans une affaire que vous ne connaissiez pas. Avez-vous toujours la conviction que M. Quemin est un assassin ?

M. Huzo : Je n’ai pas à remplacer le Tribunal. Mon devoir était de donner mon opinion. Voilà tout.

Me Garçon : Votre devoir de quoi ?

M. Huzo : De journaliste.

Me Garçon : De journaliste !... Mais l’êtes-vous seulement journaliste ?

M. Huzo : Je suis surtout romancier…

Me Garçon : C’est bien cela, vous avez trouvé un sujet de roman !

L’interrogatoire de l’avocat continue, serré, mordant. Et voici que M. Charles Huzo, tourné et retourné sur le gril, s’entend dire : « Maintenant, vous êtes devant la justice ; vous pourriez peut-être nous dire qui vous désigner par l’initiale Q ?

M. Huzo : Je ne sais pas, je copiais les journaux.

Me Garçon : De sorte que vous êtes innocent même de l’initiale.

M. Huzo : Parfaitement.

Me Garçon : Lorsque vous étiez à Lormaye et qu’il était question que de cela, du moins avec vous – vous disait-on M. Q. ou prononçait-on un nom ?

M. Huzo répond évasivement.

Me Garçon : Ainsi vous faisiez des articles avec de jolies initiales sans savoir de qui il s’agissait ? C’est tout à fait par hasard que vous avez choisi la dix-septième lettre de l’alphabet ?

M. Huzo : Mes confrères….

Me Garçon : Monsieur, je ne vous parle pas de vos confrères : vous êtes le seul accusé, aujourd’hui.

La discussion se poursuit au sujet du fameux Q.

- C’est une initiale qui m’a échappé, avoue M. Huzo.

Me Garçon : Il vous échappe des initiales singulières. Je crois que le Tribunal a son opinion faite sur votre bonne foi.

M. Huzo : Si j’avais voulu nuire, je n’aurais pas dit…

Me Garçon : Eh ! bien, si vous aviez voulu nuire, je ne sais pas ce que vous auriez pu dire ! Encore une fois, est-ce que vous considérez toujours M. Q… pour employer votre désignation, comme un criminel ?

M. Huzo : Je n’ai pas à me prononcer là-dessus. J’ai fait mon devoir de journaliste.

Me Garçon finit par abandonner M. Huzo, mais c’est pour empoigner M. Viet.

Celui-ci refait exactement la déclaration que nos lecteurs connaissent d’autant mieux que nous avons été les premiers à la recueillir.

Me Garçon : Quelle heure était-il ?

-         Onze heures.

-         Et il faisait nuit noire ?

-         Un clair de lune épatant !

-         Et vous avez vu un cadavre ?

-         Ah ! pardon, maître ! Je ne sais pas si le corps était mort ou vivant.

Invité à dire d’où il venait, M. Viet déclare qu’il était allé dîner chez son neveu.

Me Garçon : Qu’est-ce que vous avez mangé chez votre neveu ?

M. Viet : Nous avons fait un repas frugal, car il souffre d’une maladie d’estomac.

Me Garçon : Et vous avez bu ?

M. Viet : Très sobrement.

Me Garçon : Et quand vous êtes rentré, vous marchiez très droit ?

M. Viet : Oui, maître, très droit !

Enfin, Me Garçon demande à M. Viet pourquoi il n’a pas couru à la gendarmerie.

M. Viet : ça m’a fichu le trac. Dans l’état où j’étais.

Me Garçon : Dans quel état étiez-vous ?

M. Viet : J’étais très troublé.

Me Garçon : Le lendemain, vous vous êtes rappelé l’affaire. Pourquoi à ce moment n’avez-vous pas prévenu la gendarmerie ?

M. Viet : Le lendemain, je ne pouvais plus rien dire. Il y avait  cet endroit-là un mannequin ; tout le monde se serait fichu de moi.

Me Garçon : C’est ce qui arrive aujourd’hui.

M. Patrice rapporte les éléments essentiels d’une mystérieuse conversation qu’il aurait surprise un soir de juin 1923. Il vit un monsieur entrer en sautillant chez M. Quemin. Quelqu’un dit : Va chercher ton fusil. Il y eut le bruit sourd d’une chute de corps ; un cri de femme….

Me Garçon ironise sur ce thème facile. Et puis, il entreprend de faire avouer à M. Patrice que c’est M. Huzo qui lui dicta le papier qui fut légalisé.

Me Kahn, à la fin, s’énerve : « Est-ce que vous allez, demande-t-il à son confrère, reprocher à un témoin d’avoir fait une déclaration ?

Mais l’avocat de la partie civile ne veut pas lâcher sa proie : Il veut savoir s’il connaît M. Huzo, comment il le connut, quels rapports il eut avec lui. Et Me Kahn, de nouveau, se fâche.

Me Garçon : En tout cas, si on vient dire que ce témoin est irresponsable, le Tribunal se souviendra qu’il se défend très bien.

M. Huzo prend l’initiative d’expliquer comment la déclaration de M. Patrice parvint à L’Ere Nouvelle. Il affirme qu’il ne savait pas qu’elle serait imprimée.

Imprudence : l’attention de Me Maurice Garçon se reporte sur lui. On lui demande s’il avait été envoyé à Lormaye par son journal.

M. Huzo : J’étais en vacances.

Me Garçon : Mais en vacances pour qui ?

Me Tony Truc : On est en vacances pour soi-même, jamais pour quelqu’un. (Rires).

Me Garçon à M. Huzo : On lit dans L’Ere Nouvelle : « Un de nos correspondants… » Vous n’êtes donc pas même rédacteur ?

M. Charles Huzo déclare que depuis quelques années il était chargé par L’Ere Nouvelle de fournir de la copie à ce journal chaque fois qu’il en aurait l’occasion.

- Vous avez donc agi de votre propre autorité, déclare Me Garçon, en cherchant un sujet de roman et vous avez finalement trouvé une belle affaire.

Une discussion assez vive s’engage ensuite avec un témoin. Il s’agit de savoir si L’Ere Nouvelle est vendue à Lormaye et dans quelles conditions. Tour à tour l’un des avocats triomphe et crie au malheureux greffier : « Notez cela, M. le greffier ! »

M. Goislard, maire de Lormaye, fournit les meilleurs renseignements sur M. Viet. De M. Patrice il dit que c’est un travailleur mais qu’il le connaît peu.

Me Maurice Garçon et Me Marcel Kahn prennent à tour de rôle la direction des débats, cependant que M. Dagassan, arbitre impartial et débonnaire, sourit.

M. le maire de Lormaye, questionné au sujet de M. Quemin, répond qu’il a un caractère très violent.

Me Garçon : Mais c’est un brave homme ?

Le témoin : ………

Me Cochinal : Je vous remercie d’avoir posé la question. (Rires). Cette réserve est plus éloquente que certaines déclarations.

Plusieurs témoins se succèdent qui déclarent que M. Viet est un brave garçon, très tempérant. A leur connaissance, il n’avait aucune raison d’en vouloir à M. Quemin. M. Charles Boucher, notamment, dit qu’il connaît cet homme depuis dix ans, qu’il ne l’a jamais vu pris de boisson, qu’il est très posé, très calme et qu’il le croit très réfléchi. Il n’a pas vu, lui, le mannequin, mais ce jour-là M. Quemin lui a parlé de l’affaire et lui a dit : « C’était un mannequin ; il y a encore la carcasse là ».

M. Jean-Marie Quemin, en quelques phrases brèves, pittoresques et qui vont droit au fait, raconte une discussion avec celui qui le poursuit aujourd’hui. « J’ai traité, dit-il, ce Monsieur de communiste ; je ne retire pas ce que j’ai dit. »

Me Cochinal proteste : « Vous avez demandé au plaignant : Y a-t-il quelqu’un dans ta famille qui a fait faillite ? A quel mobile obéissez-vous en lui posant cette question ?

M. Jean-Marie Quemin : C’était pour savoir (Rires).

Me Cochinal : C’est vraiment étrange.

Le défilé des témoins recommence. Et l’on discute sur les paroles qui auraient été prononcées, notamment sur cette phrase : « J’aurai ta viande ! »

Me Maurice Garçon prend la parole. Il va la garder pendant plus de deux heures, et personne, sauf peut-être trois auditeurs, ne s’en plaindra, car sa plaidoirie a de l’élégance, de la force aussi et du mordant. Il serait excusable pourtant de céder à certaines distractions. Après avoir évoqué le procès de Quimper, il rappelle toutes les circonstances de la campagne de L’Ere Nouvelle. Tout à coup avec un grand mouvement de manche, au moment même où dans la salle s’allument toutes les lampes : « Est-ce la lumière, cette fois ? »

« Eh ! bien oui, tu le vois bien que c’est la lumière ! Et Me Garçon s’étant retourné, est très inquiet de ne pas découvrir notre sympathique confrère Géo London, qui, son coup fait, s’est plaqué sur la table.

Me Garçon se remet de son émotion en rappelant que M. Huzo, cité à « comparaître » devant le Club du Faubourg, ne se présente pas, désirant, paraît-il confondre les coupables à la grande lumière du Tribunal. Il termine en demandant aux juges de se montrer sévères à l’égard de M. Charls Huzo.

M. de Bonnefoy s’en rapporte à la sagesse et à la modération du Tribunal.

Me Cochinal rappelle comment M. Viet reçut le premier journaliste qui frappa à sa porte et qui représentait L’Action. Il déclara d’abord qu’il ne voulait parler que devant la Justice. Un peu plus tard, le même journaliste étant revenu, il dit : « Les journaux prétendent que j’ai vu un homme porter un gros paquet enveloppé dans une toile ; je n’ai jamais vu cela, je n’ai jamais dit cela. »

Me Cochinal estime que son client n’a commis aucun délit et, après avoir fait valoir les excellents renseignements qui sont fournis sur lui, il demande son acquittement.

Avocat éloquent, sobre, prenant, Me Kahn dit qu’il s’est assigné un devoir de prudence, ayant eu la charge de défendre, devant les assises du Finistère, un homme accusé d’un dur crime. Mais il n’a pas considéré que sa tâche était terminée avec le verdict. Il s’est borné à prier tous ceux qui s’adressaient à lui au sujet de cette affaire, de préciser dans l’intérêt de la vérité, les souvenirs qu’ils avaient. Il estime qu’on ne peut condamner ni son client Patrice, ni Viet et pas davantage L’Ere Nouvelle.

Il fait l’éloge de la Presse, dont il eut pourtant à souffrir bien des fois pendant les dix-huit jours que dura le procès Seznec. Il dit que son client était condamné, personne ne voudrait plus s’exposer au risque de parler sur une affaire grave et qu’il deviendrait impossible de trouver désormais des témoins.

Enfin Me Tony Truc, dans une plaidoirie très ramassée, essaye d’établir en droit l’innocence de M. Charles Huzo, qu’un de ses confrères entraîné par son lyrisme oratoire, finissait par appeler tout à l’heure Muzo, et très ardemment il demande au Tribunal de l’acquitter.

Le jugement sera rendu le 5 janvier.

Il est six heures, Mme Seznec, dont on avait escompté la présence aux débats, n’est pas venue.

                        La petite souris du Palais.

 

L’Action Républicaine du mercredi 9 janvier 1929

 

AUTOUR DE L’AFFAIRE SEZNEC

Le jugement du Tribunal d’Eure-et-Loir

 

La première chambre du tribunal civil d’Eure-et-Loir a rendu vendredi son jugement dans le procès en diffamation intenté à M. Charles Huzo, rédacteur à L’Ere Nouvelle, par MM. Quemin père et fils, de Lormaye, qu’il avait mis en cause comme ayant joué un rôle de premier plan dans la disparition de M. Quemeneur, conseiller général du Finistère.

Le Tribunal estimant que MM. Patrice et Georges Viet, sur les déclarations desquels M. Huzo avait basé ses accusations, ont apporté à la justice un témoignage qu’ils croyaient de nature à servir la cause de la vérité et que leur bonne foi ne saurait être mise en doute, les acquitte.

Par contre : M. Charles Huzo et le gérant de L’Ere Nouvelle sont condamnés à 50 francs d’amende, au paiement de 5.000 francs de dommages intérêts et à l’insertion dans les journaux du département et dans plusieurs journaux de Paris.

Enfin, M. Quemin fils est condamné à 300 francs de dommages intérêts envers M. Doucet de Lormaye, pour outrages et menaces.

MM. Quemin, père et fils, ont décidé d’interjeter appel de cet arrêt.

 

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Quemin vs Huzo et L'Ere Nouvelle

 

 

Qui était ce juge ?

 

André Chevalier est substitut du procureur à Saint-Brieuc à partir du 3 décembre 1923 PUIS il est nommé juge à Chartres à partir du 2 mai 1926. C'est ainsi lui, qui, dans le procès Quemin est l'un des juges.
Il n'a pas pu ne pas connaître Me Edouard Bienvenue, l'avocat briochin de Guillaume Seznec, le neveu par alliance du Maréchal Foch. Un avocat qui a "la mémoire qui flanche" sur son emploi du temps du mardi 13 juin 1923. Et qui, par conséquence, ne se souvient plus s'il a ou non rencontré Guillaume  en début de cette fameuse  journée. Ou le lendemain mercredi 14 juin. Un témoignage décisif. Une date clé pour le procès.

 

Le gratin des avocats ?

 

Me Maurice Garçon

Fils d'un célèbre juriste professeur à la Faculté de Droit de Lille puis Paris, poitevin comme sa mère, il devient avocat au barreau de Paris en 1911.

Il défend un grand nombre de causes, tant littéraires que criminelles, notamment celles de Georges Arnaud et de Violette Nozière. En 1939, il représente avec Maître Maurice Loncle la partie civile allemande dans l'affaire Grynszpan. Il plaide pour Francis Carco dans le procès Camoin, du site préhistorique de Glozel, en 1921 l'affaire de Bordeaux, la Vierge qui pleure.

En janvier 1927 il plaide pour l'abbé Desnoyer contre ses agresseurs Marie Mesmin et ses acolytes. Pendant cette affaire il établira des contacts avec le milieu métapsychiste parisien. Il donnera trois conférences à l'Institut Métapsychique International qui les imprimera dans la Revue Métapsychique: Les guérisseurs et leurs pratiques (juillet-août 1928), La magie noire de nos jours (juillet-août 1929), Thomas Martin de Gallardon (juillet-août 1935).

Il est nommé avocat de l’Académie Goncourt. En 1943, il sauve de jeunes Résistants qui avaient assassiné un collaborateur de Poitiers dans un procès devant le tribunal d'État[1].

A la Libération, il défend victorieusement René Hardy. En 1954, dans un procès devenu célèbre, citant comme témoins Georges Bataille, Jean Cocteau et Jean Paulhan, il assure la défense du jeune éditeur Jean-Jacques Pauvert qui, bravant la censure, a publié l‘Histoire de Juliette du marquis de Sade.

Passionné de littérature ésotérique, il écrit plusieurs livres sur la sorcellerie et rassemble dans son appartement parisien de la rue de l'Éperon une bibliothèque spécialisée (dont 400 ouvrages sur le Diable). Il reçoit de nombreuses personnalités des arts et des lettres dans le château de Montplaisir, près de Ligugé. Il contribue, avec son ami Roland Dorgelès à la célèbre farce du tableau Coucher de soleil sur l'Adriatique par Boronali (anagramme d'Aliboron).

Avec Paul Claudel, Charles de Chambrun, Marcel Pagnol, Jules Romains et Henri Mondor, il est une des six personnes élues le 4 avril 1946 à l'Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l'Occupation. Il est reçu le 16 janvier 1947 par André Siegfried au fauteuil de Paul Hazard qui, à cause de la guerre, n'avait jamais été reçu.

Grande figure du barreau, jouissant d'une certaine notoriété, il est même cité avec René Floriot dans la dernière phrase du film de Jean-Pierre Melville "Bob le flambeur".

On lui doit quelques frasques d'anthologie comme jouer de la pétanque Place de La Concorde, écrire au Président pour lui assurer que tout allait bien, servir à table des carafes d'eau où tournoyait à l'intérieur des poissons rouges. Il fut par ailleurs membre du conservatoire de l'Humour, président du Club du Cirque et avocat du syndicat français de la prestidigitation (art qu'il pratiquait)

 

   

                                           Me Maurice Garçon       

 

 

Me Henry Torrès (né le 17 octobre 1891 aux Andelys (Eure) et décédé le 4 janvier 1966 à Paris), est un avocat, dramaturge, journaliste, député et sénateur.

Figure emblématique de la gauche, il est connu pour avoir, entre autres, défendu en 1927 Samuel Schwartzbard, assassin de Simon Petlioura, socialiste et indépendantiste ukrainien, qu'il jugeait responsable de nombreux pogroms.

Me Marcel Kahn

Au début, Guillaume Seznec fait appel pour sa défense à l'un des ténors du barreau parisien : Maître Moro-Giafferi. Celui-ci fait traiter l'affaire par l'un des ses adjoints : Maître Marcel Kahn. En mars 1924, Moro-Giafferi est nommé Ministre. Il abandonne définitivement la défense de Guillaume Seznec. Maître Kahn continue seul.

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