Affaire Seznec : La piste de Lormaye

Pierre Quémeneur a-t-il été assassiné par Guillaume Seznec à Lormaye ?

Affaire Seznec : la piste de Lormaye : un peu de généalogie foncière...

 

 

 

 

 

« Celui qui parle ne sait pas, celui qui sait ne parle pas ». Lao-Tseu

 

 

Je reviens juste des A.D. (Archives Départementales de Chartres). Et je ne résiste pas à vous faire partager ce que je viens d'y découvrir (là, au moins, cette fois, "on" ne pourra pas dire le contraire de ce que j'annonce : les preuves écrites font foi.)

 

Ainsi si vous regardez attentivement cette carte postale (Merci à Monsieur Michel Polvé pour ce prêt) :


 

JEAN QUEMIN LA PREMIERE FERME

 

 

 

Vous pouvez imaginer que c'est la dernière étape de construction d'une ferme. Que nenni ! Cela se déroule en 1911, c'est la première ferme de Jean Quemin, route de Maintenon, et elle est en RECONSTRUCTION.

 

Je vous joins ci-desous la page 260 de la matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties de Lormaye :


 

JEAN QUEMIN POSSESSIONS DIVERSES

 

En première colonne, vous pouvez lire que Jean Quemin a acheté tous les biens énumérés à Victor Constant Morize, meunier.

 

En deuxième colonne, vous avez la date d'entrée et de sortie des parcelles dans le patrimoine foncier de la personne : on voit ainsi que Victor Morize avait acheté le Moulin de Chandres en 1842 et qu'il l'a revendu à Jean Quemin en 1882. (NDLR On nomme ici "Moulin de Chandres" ce qui est en fait le "Moulin de Paris". Le Moulin de Chandres actuel se trouve, à gauche, de l'autre côté de la nationale quelques 500 mètres plus loin en allant vers Maintenon).

 

Sous 'Indications" se trouvent :

- le numéro de la section (A)

- le numéro de parcelle (144)- la ferme porte le numéro de parcelle 147 -

- l'emplacement et la nature des parcelles possédées (maison, jardin, pâture, cour, sol, bois, terre...), etc...

 

- Sous "contenance" se trouvent leurs surfaces,

 

- Suivies de leur classement et de leur valeur fiscale,

 

- Et pour finir "le renvoi des mutations" (colonne "tiré de " = propriétaire précédent ; collone "porté à" = propriétaire suivant).

 

Les explications de ce tableau récapitulatif sont extraites du "Précis de généalogie foncière.."  édité par les Archives Départementales d'Eure-et-Loir. Et sont de ce fait indiscutables. Qu'on se le dise !

 

Et cela vous amène à quelles conclusions ? Et bien moi, je vous la donne, Jean Quemin avait des biens (je vous rappelle qu'il avait épousé une riche demoiselle de Germainville, Louise Ernestine Percebois, le 27 juin 1896) et qu'il n'a donc pas attendu de tuer le conseiller général Quemeneur pour s'enrichir !!!

 

Pour la suite, nous la connaissons, Jean Quemin "fait ses affaires" le 29 mai 1926 devant le notaire nogentais Me Paul Lemaire, et, partage ses biens entre ses deux enfants. C'est son fils Jean-Louis qui hérite de la ferme de Chandres, à la mort de son père en octobre 1933. Ferme qu'il vendra "très rapidement" à Robert Maurice Thirouin en mai 1954. Mais qui sera en fait exploitée par son fils, Paul Henri Thirouin, et, sa belle fille Nicole, née Maunoury. Aujourd'hui, c'est le fils de Paul Thirouin, Bertrand, maire de Lormaye, qui est à la tête de l'exploitation agricole.

 


Quant à la maison de Madeleiine Quemin, qui porte le numéro de parcelle 733 :

 

 

LORMAYE MAISON MADELEINE

 

Elle a été construite en 1907.

 

Madeleine avait 7 ans. Et d'ailleurs, dans le recensement 1906, nous trouvons sa grand-mère Percebois (née Texier et veuve de son Edmond depuis 1900) vivant avec ses enfants et petits-enfants en face dans la ferme de la route de Maintenon.

 

La petite maison près du pont a donc bel et bien été construite pour elle. Et c'est là qu'elle va vivre.

 

Selon les recensements 1911 et 1921, elle y vit toujours seule. De l'autre côté de la route, dans la grande ferme, sa fille, Louise, Ernestine, Aimée Percebois, première épouse de Jean Quemin, décède le 29 mars 1914.

 

Le frère aîné de Madeleine, Jean-Louis Quemin épouse Madeleine Huet le 17 juillet 1922. Et c'est (sans doute) à ce moment-là qu'elle décide d'aller habiter dans la petite maison avec sa grand mère. On les retrouve d'ailleurs ensemble dans les recensements de 1926 et de 1931. La grand mère Percebois meurt le 2 février 1935.

 

Et voilà qu'elle arrive la surprise : Madeleine Quemin vend sa maison à Pierre Besnard, oui, on est d'accord, on le savait, mais en 1940. Pierre Besnard, lui, la revendra en 1971.

 

 

DSCF0117.jpg

 


 

Voilà, j'ai donc su ce que je voulais savoir : il n'y a eu aucun locataire ou propriétaire hormis grand mère et petite fille entre elles et les Besnard. Vous apprendrez l'importance de la question sous peu....

 

Liliane Langellier

 

 

P.S. Oui, je sais, je sais, il reste encore une maison Quemin à décortiquer. (celle de la rue de Verdun et du pont de l'Auge) Mais c'est sur le feu, et "ça va bouillir"...

 

P.S.2 Dans mon trip "je suis toujours une grande étonnée", je vous suggère de lire très attentivement le court article que je viens juste de compléter : Affaire Seznec : piste de Lormaye : That's all folks !

 

P.S. 3 Je ne prétends pas écrire une histoire de la famille Quemin. Mais je ne souhaite pas non plus qu'ils soient accusés s'ils sont innocents. Et c'est en recherchant l'origine de leurs biens et de leur fortune que je pense finir par y voir clair !

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
<br /> Entre trois et quatre heures du mat", "Lormaye s'éveille", et je viens de compléter cet article par un P.S. des plus importants....<br />
Répondre
T
<br /> Vous maniez le suspens comme les plus grands maîtres !<br /> <br /> <br /> Nous sommes suspendus à votre plume... <br />
Répondre