Affaire Seznec : La piste de Lormaye

Pierre Quémeneur a-t-il été assassiné par Guillaume Seznec à Lormaye ?

Affaire Seznec : la piste de Lormaye : quand "Cold Case" tombe dans la sauce Harlequin

 

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"La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera"

                                      Emile Zola (Extrait de L'Affaire Dreyfus)

 

 

 

Voilà reproduit ci-dessous le texte que je viens de lire dans l'ouvrage d'un soi-disant Américain (?) Albert Baker (alias "The invisible man") et d'un vrai Finistérien Bertrand Vilain : "L'affaire Seznec : nouvelles révélatons". Paru, dans sa version papier, aux éditions Coëtquen le lundi 9 mai 2011 (*)

Avant de le commenter, je tiens à préciser à ces deux auteurs que la ville de Houdan n'est éloignée de la ville de Dreux que de 20 kilomètres. Et non de 60 kilomètres comme ils se plaisent à l'écrire. Ils auraient pu tout simplement le vérifier sur "via michelin.fr", mais dans le cas présent, nous sommes loin de l'exactitude et peu proches de la vérification.

 

Lisons donc :

 

 

 

L.hypothèse Quémin

A partir d’août 1928, un journaliste parisien à L.Ere Nouvelle,

Charles Huzo, écrivit plusieurs articles dans lesquels il développa

une nouvelle hypothèse. Quéméneur aurait reçu un coup

de téléphone le soir de sa disparition à l’auberge du Plat d’étain

à Houdan. Il aurait été kidnappé et assassiné dans une bourgade

d’Eure et Loire, Lormaye. L’auteur du crime serait un marchand

de bestiaux de la région, Jean Quémin. Bien entendu, il arriva

ce qu’il devait arriver. Le marchand de bestiaux porta plainte

pour diffamation. Le journaliste Charles Huzo fut condamné.

Fin du premier épisode.

 

Dans les années 90, une habitante de la région de Lormaye,

Liliane Langellier, membre de l’association France-Justice,

décida d’investiguer à nouveau cette piste. En plus de l’hypothèse

Huzo, elle ajouta son roman personnel. Quémin aurait été

indicateur de police et aurait agi sur les ordres de Bonny pour

camoufler le vaste trafic de Cadillac.

Le problème est que Quéméneur ne donna jamais de coup de

fil de l’auberge du Plat d’étain, ni n’en reçut. Il s’agissait d’une

invention de Charles Huzo qui, reprise par Victor Hervé, devint

une vérité vraie. Quant au fameux trafic de Cadillac, nous

savons ce qu’il en est. Madame Langellier a été obligée de

l’admettre dans un courriel adressé aux auteurs. Pour terminer,

il n’a jamais existé la moindre relation entre Quéméneur et

Quémin si ce n’est les 4 premières lettres identiques de leurs

noms respectifs. Tous les détails sont sur le blog de Liliane

Langellier, http://www.piste-de-lormaye.com/.


 

1.- Eure-et-Loir s'écrit ainsi et non Eure et Loire, c'est si important que le fils de l'un de mes amis s'est fait coller à son agrégation d'Histoire pour non respect de cette orthographe. 

 

2. Charles Huzo n'a pas écrit plusieurs articles pour développer une nouvelle hypothèse.

C'est un journal local : "L'Action Républicaine" qui, dans son édition du samedi 28 juillet 1928, commence à  relater certains faits concernant la piste de Lormaye, sous la plume de Raymond Gohon (pour plus de précisions : lire sur ce blog :  Les journalistes en 1928 et la piste de Lormaye )

Le premier article de Charles Huzo dans "L'Ere Nouvelle" ne date que du 13 août 1928.

Nos auteurs semblent aussi exacts sur les dates et les medias que sur la distance kilométrique Houdan/Dreux.

Pour le procès Quemin, leur raccourci bâclé nécessite une lecture approfondie de la page qui lui est consacrée sur ce blog :  Le procès des Quemin : décembre 1928

 

3. Dans les années 90, je ne suis pas une habitante de la région de Lormaye. (on dit "région drouaise", Dreux est la sous-préfecture et la grande ville la plus proche. Lormaye n'est qu'un petit village de 575 habitants appartenant au canton de Nogent-le-Roi).

Je  quitte Paris et L'Express pour rejoindre notre maison de famille de Chaudon le 1er mai 1992. Le livre de Denis Seznec "Nous, les Seznec" paraît fin septembre 1992. Je connais la piste Quemin/Quemeneur depuis longtemps par les anciens et je propose donc à Denis Seznec, en tant que journaliste de reprendre l'enquête sur la piste de Lormaye avec l'appui du rédacteur-en-chef de "L'Action Républicaine" : Jean-Yves Barzic (breton, of course).

L'association France Justice a été créée en janvier 1995. Je travaillais donc déjà depuis plus de deux ans sur l'affaire Seznec. Je fus membre de début 1995  jusqu'en février 2007 (forum de Marylise Lebranchu). 

Monsieur Bertrand Vilain qui sait ce que "faire du roman de gare" veut dire, ne connait par contre pas du tout le métier de journaliste. Où il s'agit de recueillir des témoignages (aucuns témoignages directs ne figurent dans son livre). Et de les retranscrire avec le maximum d'exactitude. Nous ne sommes pas dans le roman mais dans la réalité. J'ai d'ailleurs par-devers moi les témoignages les plus importants dûment certifiés exacts. Chacun son job, nul ne peut s'iimproviser, un beau matin, journaliste ou écrivain. Ce sont hélas les deux seules vérités qu'il nous ait réellement prouvées dans son pseudo-ouvrage.

 

4. En plus de l'hypothèse Huzo, elle ajouta son roman personnel. En deux courtes phrases, voilà rayées plus de 18 années d'investigation et les interviews de plus d'une centaine de témoins. C'est en pressentant ce danger qu'à la demande de Bertrand Vilain du 20 février 2011 : (voir sur ce blog les commentaires en bas de l'article " Affaire Seznec : un silence assourdissant ? ") :

  • Madame Langellier

Dans notre ouvrage, "La mystérieuse affaire Seznec : nouvelles révélations" aux éditions Coetquen, nous faisons référence à la piste Quémin et nous citons votre blog. Si vous le souhaitez, vous pouvez nous faire parvenir une photo au format 300 dpi ainsi qu'une autorisation de publication à l'adresse contact@albert-baker.com

Sincères salutations

 

J'avais répondu :

  • Je ne comprends pas bien en quoi "la piste de Lormaye" peut vous intéresser pour votre ouvrage ?

Ce ne sont pas "de nouvelles révélations" puisque Charles Huzo l'avait déjà évoquée en 1928. Et que j'ai écrit moi-même un long article dans "L'Action Républicaine" du mardi 10 novembre 1992.

 

Toutes les photos qui figurent sur mon blog ne sont pas "à vendre". Elles m'ont été confiées à titre personnel.

 

Manquez-vous donc tant de matière que vous soyez obligés de venir jouer les coucous sur des pistes que vous méprisez par ailleurs ?????

 

Et aussi :

 

Pour que la cohérence soit rétablie (de votre côté du moins), je vous rappelle les termes de votre dernier message sur Breizhoo en décembre 2010 :

"Il faut admettre que la piste de Lormaye/Quémin comme celle du corps sans tête de Sion-les-Mines conduit à une impasse. Les tenants de l'innocence ont propagé tout un fatras de thèses aussi contradictoires que diverses pour essayer de semer le doute dans l'esprit du grand public. Ils n'ont finalement semé que de la confusion. La confusion n'est pas le doute. Il ne reste plus aujourd'hui que notre thèse car elle repose sur des faits que nous avons divulgué dans "La mystérieuse affaire Seznec : enfin révélée" Baker/Vilain."

 

 

5. L'appel téléphonique du Plat d'Etain : j'en ai longuement parlé sur ce blog. Huzo s'est trompé.  Ou plutôt il n'a  pas vérifié ses sources. Les autres auteurs ont enquillé. Tous les autres, d'ailleurs. Sauf  le prudent Bernez Rouz, (qui n'en a pas parlé), Guy Penaud, lui, a hurlé à la manipulation, et donc, par voie de conséquence le copieur masqué, Vilain, a copié. Car son ouvrage n'est qu'une copie d'ouvrages divers et variés. Ajoutez à cela l'élucubration d'une hypothèse fumeuse pour l'assassinat de Pierre Quemeneur et la disparition de son corps au fond d'un puits. (lieu tiré aux fléchettes, un soir de goguette, sur une carte géographique ancienne punaisée au mur ?). J'ai envie de lui servir, ce dont je ne vais pas me priver, la phrase en exergue d'un autre  livre sur l'affaire Seznec, à répertorier dans le même genre "roman" et "exactitude", celui de Maurice Privat :

"Nous essayerons d'expliquer, en prenant pour principe ce qui est évident, réel et certain." Ptolémée (qui a du se retourner dans sa tombe....)

 

6. Les quatre premières lettres "Q U E M" de Quemin/Quemeneur peuvent aussi amener à penser au verbe "QUEMander", c'est-à-dire : demander quelque chose avec humilité. Humilité, un mot exclu d'office du vocabulaire de nos faiseurs de thèses. La dernière phrase de leur critique sur Breizhoo en apporte une preuve évidente, si besoin était : "Il ne reste plus aujourd'hui que notre thèse car elle repose sur des faits que nous avons divulgué dans "La mystérieuse affaire Seznec : enfin révélée" Baker/Vilain." Les fous rires sont ici largement autorisés aux lecteurs !

 

(*) 7. La plus grande arnaque de ces dénonciateurs d'arnaques reste quand même la leur. A savoir : ils ont sorti fin août 2008 un premier ouvrage sur CD Rom "La mystérieuse affaire Seznec :  enfin révélée" (voir au rayon  Bibliographie et filmographie de ce blog).

 

Rien de neuf sous le soleil dans ces "nouvelles révélations" où nous retrouvons là l'essentiel de l'ancien ouvrage augmenté de quelques copies diverses et variées repiquées à droite et à gauche, chez l'un ou chez l'autre. Un long chapitre est curieusement consacré à la piste de proximité (Yves Le Saout) ou thèse du cadavre de Quemeneur brûlé dans la chaudière de Seznec (pardon, on doit dire "locomobile"). Avec, en bouquet final, dans l'annexe 2, de la page 169 à la page 217, la fastidieuse litanie des Attendus d''Arrêt de la Cour de Cassation du 14 décembre 2006. Que tout passionné de l'affaire Seznec possède, depuis presque cinq ans,  dans sa documentation personnelle. Attendus que l'on trouve même sur le site de France Justice. Du remplissage, en quelque sorte. Qui m'a inspiré un petit conte. "Il était une fois, au Royaume de Truth, un roi dont la force résidait dans la possession d'un bel oreiller, rond et bien gonflé. L'un de ses sujets en conçut quelques jalousies. Il décida derechef de se confectionner un oreiller encore plus beau, encore plus rond et encore plus gonflé. Avare, il acheta de la mauvaise étoffe. Et la remplit de duvets d'oies, de duvets de canards, volés ici et là, mais aussi de plumes de pigeons, de faisans et même de paons. Qu'il arracha sur ces pauvres oiseaux. Il en était si fier que les autres sujets, défilèrent, éblouis, devant son oeuvre. Arriva hélas ce qui devait arriver, les plumes de pigeons, de faisans et de paons crevèrent le mauvais tissu. Les duvets s'envolèrent aux quatre  coins du  royaume. Et aucun homme sage ne s'avisa de courir pour les rattraper. Le roi, alerté par cette émeute, décida de l'exil immédiat de ce mauvais sujet au Royaume des Liars."

 

 

Contrairement à l'habitude, cette page ne sera agrémentée d'aucunes photos. Je vous prie de m'en excuser. Mais je ne souhaite pas d'une part faire de la publicité pour ce non-ouvrage. D'autre part, si une réputation de Monsieur Bertrand Vilain le précède en Bretagne, en France et en Navarre, c'est bien celle d'un obsédé du Code de la propriété intellectuelle dont il a tendance à brandir continuellement quelques articles  (L 122-4, L 122-5 et autre L 335-2). Code qu'il est intéressant de consulter car on peut lire aux articles précités : "Lorsque l'oeuvre a été divulguée, l'auteur ne peut interdire..." Ainsi, dans sa compréhension personnelle du code, copier ne serait-ce que la couverture de son livre risquerait de m'attirer certains  désagréments Ne reproche-t-on pas toujours inconsciemment aux autres ce dont on est  soi-même coupable ? Nous ne pouvons donc que compatir aux risques du grand désarroi de ce copieur copié.

 

La mention "summa cum laude" lui est toutefois décernée :

- dans la matière "critique des autres ouvrages" parus récemment sur l'affaire Seznec (blogs et forums sont assaillis de ses remarques acerbes qu'il a cru essentiel et vital de reproduire dans son opuscule),

- dans la matière "menaces de représailles judiciaires" sur quiconque se risquerait à le critiquer lui-même.

Paranoïa d'un critiqueur critiqué, en quelque sorte.

 

Liliane Langellier

 

P.S. Sur l'affaire Seznec, à ce jour, je ne peux me permettre d'écrire que l'article suivant, où chaque mot est pesé et bien pesé :


CLIQUER SUR LE LIEN CI-DESSOUS :


link

 

http://blogs.mediapart.fr/blog/nightingale/090511/affaire-seznec-retour-sur-une-enigme

claudel2.gif

La vérité sortant du puits, oeuvre de Camille Claudel

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L
<br /> <br /> Aujourd'hui c'est la Saint Baker et la Saint Vilain. Demain le livre sera soldé.<br /> <br /> <br /> Ne pas manquer le commentaire sur :<br /> <br /> <br /> http://seznek.monespace.be/wordpress/?p=1255<br /> <br /> <br /> <br />
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1
<br /> Un bruit court que l'éditeur aurait omis de préciser "roman" sur la couverture, donc je vous conseille vivement de rectifier avec votre plus gros feutre. Ceci fait, vous avez bien un meuble ou une<br /> table de jardin à caler... ou si le cœur vous en dit, vous pouvez vous en servir pour une sortie archéologique, historique, géologique... dans les environs de Pré-en-Pail... cerise sur le gâteau :<br /> suffit de se pencher, de fermer les yeux et de prononcer Quéméner pour voir son fantôme !!<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Oui, justement, sur ma petite terrasse, la table de jardin est bancale. Pour tout vous dire, moi aussi, je fonctionne à l'Efferalgan-hautes-doses depuis la lecture du futur prix Nobel...<br /> <br /> <br /> Je ne suis pas habituée à plier. Je suis l'offensée, il est l'offenseur. Malgré la célèbre phrase d'une dame dont je suis fan number one : Françoise Giroud "On ne tire pas sur une ambulance",<br /> j'avoue, je confesse, j'ai tiré, à vue, et avec une Kalachnikov... Normal dans l'histoire de la négation d'un trafic cadillacs avec la Russie, isn't it ?<br /> <br /> <br /> <br />