Affaire Seznec : La piste de Lormaye

Pierre Quémeneur a-t-il été assassiné par Guillaume Seznec à Lormaye ?

Affaire Seznec : Le vrai, le faux... Le show et le froid...

« Si les anges volent, c'est parce qu'ils se prennent eux-mêmes à la légère. »

Gilbert Keith Chesterton

C’est aujourd’hui le « Boxing Day » dans les pays anglo-saxons.

Le jour où l’on peut échanger le cadeau de Noël qui vous a déplu.

Ou que vous avez reçu en double.

Ou qui ne vous correspond pas.

Mais alors pas du tout.

J’en profite donc pour échanger aujourd'hui un « cadeau » qui ne m’a pas, mais pas vraiment plu.

Qui ne me correspond pas.

Et qui, si je ne l’échange pas, risque de me rester sur l’estomac.

Et même peut-être bien d’y nicher un ulcère.

Il est nécessaire, ici, de fournir quelques explications.

Nous vivons dans une société d’images…

Ce n’est pas nouveau, nouveau, me direz-vous.

Et vous aurez raison....

Il y a quelques siècles déjà. Voire depuis que l’homme est homme, et qu'il l'a dessiné sur les murs des cavernes, que nous vivons ainsi.

Comme disait l’une de mes amies qui bossait de nuit dans une célèbre radio : « Là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie ! »

Prenons l’exemple d’un procès.

Si vous y assistez, vous ne manquerez pas d’être choqués par la hargne des avocats des deux parties adverses.

Qui s’affrontent. Grassement payés (ou pas) par leurs clients.

Vous songerez même un moment, qu’ils pourraient en venir aux mains.

Tout ça, c’est parce que vous n’êtes jamais allés manger un morceau au restaurant « Le Caveau du Palais », place Dauphine.

Là, vous seriez immédiatement rassurés.

Surpris ? Déçus ?

Qu’importe.

C’est ainsi.

Et oui, vos ennemis de plaidoirie se croisent maintes fois dans la vie.

Ils déjeunent dans les mêmes restaurants. Dînent chez les mêmes amis. Fréquentent les mêmes chasses. Habitent les mêmes arrondissements. Assistent aux mêmes messes. Voire ont des épouses qui pourraient être cousines par alliance.

Prenons l’exemple d’une séance à l’Assemblée nationale.

Ouiche, ça a chauffé. Ils se sont jetés des mots sales aux visages. Ils se sont battus verbalement. La gauche, la droite, tout ça, vous vous dites, béotiens que vous êtes, ça finira bien par des meurtres.

Allez donc boire un pot à « La buvette de l’Assemblée ».

Vous serez vite rassurés.

Là aussi ces ennemis dans l’hémicycle se fréquentent dans la vie…

Continuons par le monde journalistique…

C’est quand même celui que je connais le mieux.

Et j’en ai connu des conférences de rédaction houleuses. Où l’on se demandait si tout cela n’allait pas se terminer par un gant jeté au visage suivi d’un duel au Bois de Boulogne.

J’ai vite compris que tout se tramait avant.

Dans les couloirs. Ou encore dans les pots de la veille au soir.

Et que tout le monde rigolait après.

Dans les bistros les plus près.

Dont certains sont passés à la postérité.

Mais, ça, tout le monde le sait.

Mais, ça, personne ne le dit.

Le phénomène s’est largement amplifié avec la montée en puissance des réseaux sociaux.

Où il est de bon ton de se hurler des mots.

Sous pseudos. Ou pas.

Amis d’un jour.

Ennemis du lendemain.

Twitter vous apprendra la vie.

A défaut de vous y inscrire, allez donc y jeter un œil.

Mais reprenez-le vite car la cécité peut vous guetter.

Facebook vous renverra une fausse image de vos amis. Virtuels. Ou pas.

Avant, c’était, à la mode américaine, la carte postale annuelle obligatoire des « Happy Holidays ». Avec toute la petite famille bien propre sur elle.

En rang d’oignon. Vous regardant droit dans les yeux.

Aimante et prête à vous aimer.

Si l’on en croit le verso du recto.

Maintenant ce sont les selfies qui tiennent le haut du pavé.

Ma voiture. Ma maison. Ma femme (dans l’ordre).

C’est aussi valable au féminin.

Et peut-être encore plus perfide.

Quand je vois certaines images de familles ou de couples idylliques dont je connais les névroses d’arrières cuisines… Je ne clique même pas sur « J’aime ». Je me marre en lousdé. Et je me dis qu’ils nous prennent tous pour des dindes.

Vous me direz, c’est de saison. Oui, je sais….

Vous pensez que ce billet ne devrait pas figurer sur un blog « Seznec » ?

Et bien, je vous le dis tout de go, vous avez tort !

Dans l'affaire Seznec, nous avons des avocats, des politiques, des journalistes….

Et des enquêteurs du dimanche.

Cette dernière espèce est la onzième plaie d'Egypte !

Car son besoin de reconnaissance lui donne tendance à massacrer – avec plus ou moins de talent et beaucoup de mauvaise foi – tout ce qui n’est pas de son avis.

Mais alors l’échange ?

Quel cadeau voulez-vous donc échanger ?

Je vais vous le dire.

Je vais tout vous expliquer.

Primo, c’est toujours en temps de crise que les vraies personnalités se révèlent.

Sachez-le.

Et voilà qu'il fut donné aux passionnés de l’affaire Seznec de vivre une tempête dans un verre à liqueur début novembre dernier.

Si le verre n'a pas cassé, la liqueur, elle, a gardé son goût amer.

Elle n'est pas sans me rappeler celle que les Bronzés se doivent d'ingurgiter dans leur refuge de montagne.

Oui, excusez-moi, je ne peux pas toujours vous citer « Maupassant » et « Bel Ami ». Au risque de passer pour une pédante.

Donc, nous disions : tempête dans un verre à liqueur.

Il y eut même échange d'injures. Ou "private jokes". Selon interprétation.

Gendarmes alarmés. Ou du moins obligés – pour une raison qui m’échappe encore et qui n’est certes pas dans la légalité – de sermonner une intervenante.

Tout cela n’est pas grave.

Car, secundo, le problème est ailleurs.

Le problème, ou plutôt le cadeau à vite échanger, c’est ce que j’ai découvert….

Que, dans l'affaire Seznec, grands ennemis sur forums, blogs ou autres, tout ce petit monde se fréquente dans la vie normale et quotidienne.

S’injurie virtuellement.

Mais une fois l'ordinateur éteint, mange souvent à la même table et boit un coup à la santé des gogos qui se sont sottement aventurés à éponger leurs mots.

Et ça, moi, les shows auxquels j'assiste, j’aime bien me les choisir toute seule.

Et payer ma place.

Je n’aime pas du tout être le chapon farci de Noël.

Mais pas du tout.

Voilà. C’est dit.

Je n’aurai donc pas d’ulcère à l’estomac.

Pas même une larme à l’œil.

Juste un haut le cœur.

Mais une prise de distance nécessaire.

Une froideur de bon aloi.

Pour survivre.

Sans compromissions.

Et ne pas tomber dans le marigot.

Liliane Langellier

Bataille rangée.

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Les Bronzés font du ski...

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La vie est un film en séances permanentes... Reste à choisir le bon...

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Pour chaque fin, il y a un nouveau départ...

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