90ème anniversaire du procès Seznec : Et qui n'avance pas, recule !

31 Octobre 2014

Je viens de le recevoir par drone.

Mais si, puisque je vous le dis.

Oui, j'avais été prévenue bien avant. Chacun ses réseaux. Je l'avais lu bien avant aussi. En achetant l'édition numérique.

Et là, interview du petit-fils... Et là, les bras m'en tombent...

On n'a pas avancé d'un centimètre.

Bonny. Les Cadillac. La grâce du général de Gaulle. L'innocence à tout prix. Le grand-père plus blanc que blanc. Le chantage affectif une veille de 1er novembre. Alors que l'on a peut-être d'autres gens à qui penser. Et peut-être des gens qui, eux, étaient vraiment honnêtes.

Ce n'est pas la faute de la journaliste ?

Ce n'est pas de la mienne non plus.

Car, avant d'écrire, j'emmagasine toujours des biscuits, comme on dit dans la profession. Et puis un article, ça se fait à charge et à décharge.

Oui, mais là, c'est le petit-fils.

Et alors ?

Puisqu'il nous a balancé et qu'il continue de balancer après ses conf au buffet de la gare son livre truffé d'erreurs.

C'est pas faute d'avoir été prévenus par l'Affaire Seznec revisitée.

Oui, mais là, c'est le petit-fils.

Alors, je vais vous répondre. Si le petit-fils, que j'ai connu avec sa carte de C.G.T. du Livre, et, qui, maintenant surfe sur la vague bleue marine, peut vous inspirer confiance....

Libre à vous !

Pour moi, ce n'est plus le cas.

Mais c'est avec un trop grand plaisir que je lui laisse la parole :

"En 2014, il ne serait même pas mis en examen"

En 1924, votre grand-père comparaissait aux assises.

Quel regard portez-vous sur le procès ?

Cela a été le plus grand procès de l'entre-deux guerres. Cela reste aussi l'affaire où il n'y a pas de cadavre, pas de témoin, pas d'arme... Il n'y a rien. De plus, l'enquête est menée par un homme, Bonny, devenu chef de la Gestapo française par la suite. Lui-même a avoué avoir truqué des éléments dans l'affaire. Elle mérite au moins d'être révisée. En France, on peut condamner sur l'intime conviction. Bon, mais pour qu'un procès soit révisé, il faut des preuves. De nos jours, mon grand-père ne serait même pas mis en examen.

Pour vous, quel est le fond du dossier ?

Pour moi, Quéméneur a disparu pour éviter une affaire d'Etat. Le fond de l'affaire Seznec, c'est le trafic de Cadillac entre les stocks américains de 14-18 et l'Union soviétique. Quéméneur disparaît et on accuse mon grand-père. La fille de l'homme qui était chef du contre-espionnage français de 1919 à 1939, rapporte que son père rentrait à la maison disant : "Cette affaire Quemeneur va nous exploser dessus. Il faut vite trouver un coupable". Ce n'est qu'un témoignage d'un témoignage...

L'affaire Seznec, c'est aussi le bagne...

Mon grand-père est l'un des rares hommes revenus du bagne. Là-bas la moyenne de vie était de quatre ans. Il y est resté 20 ans et avait également effectué quatre ans de prison. S'il a survécu c'est parce qu'on se battait pour lui et parce que le général de Gaulle l'a gracié. Mais gracier ce n'est pas réhabiliter.

Pensez-vous qu'un jour la vérité émergera ?

Ma seule certitude est que mon grand-père est innocent. Les choses ne sont plus rattrapables. Ma mère y a consacré toute sa vie, moi, j'y ai en partie perdu la mienne. C'est très lourd, trop lourd pour ma famille. Ma conviction c'est aussi que mon grand-père a été assassiné. Robert Badinter avait porté plainte. Ce qui nous a manqué dans l'affaire Seznec, c'est un Emile Zola comme dans l'affaire Dreyfus...

Suite à la réforme des procédures de révision, avez-vous de nouveaux espoirs ?

La composition de la commission de révision est changée. Elle n'est plus de 40 magistrats. Une nouvelle requête sera déposée prochainement. Normalement début 2015.

Propos recueillis par R.B.

Faut-il en rire ou en pleurer ?

Je ne sais...

Je me suis dit que Ouest France devait avoir un trou à combler dans son chemin de fer du jour, et, qu'après tout l'affaire Seznec c'est toujours un sujet qui fait vendre du papier.

Pas besoin d'être directeur de la promotion des ventes pour le savoir.

Surtout sur Quimper.

N'empêche que l'affichette m'a vraiment fait marrer. Il n'y a pas de hasard !

Ce que je sais, par contre, c'est que demain c'est la Fête de Tous les Saints.

Mais des vrais saints, hein ?

Liliane Langellier

P.S. Dans les photos ci-dessous apportées par le drone, vous trouverez d'autres rappels historiques (ou pas) émaillés d'erreurs. Mais, on le sait bien, que pendant les vacances de La Toussaint, comme pendant les autres vacances d'ailleurs, "c'est toujours la faute au stagiaire !"

P.S. 2 Je me permets de vous rappeler deux de mes articles qui sont "de circonstance" :

- Médias : arrêtez la pensée unique !

- Faut-il dire la vérité aux imbéciles ?

P.S. 3 Je remercie les 1.745 visites pour le mois d'octobre, et leurs 4.734 pages vues. Pour mes 23 articles...

Un vrai encouragement !