Affaire Seznec : Dès 1922, Guillaume était raide comme un passe-lacet !

27 Novembre 2014

Oui, raide comme un passe-lacet. Oui, fauché comme les blés, quoi !

Et moi, qui, comme une quiche, me demandais pourquoi Hilaire Métais avait témoigné contre son pote Guillaume.

Mais le fric, le pèze, le flouze...

Guillaume lui en devait comme à tant d'autres. (voir documents en bas de l'article).

Là, avant de commencer la longue liste des créanciers, je me permets de vous rappeler ce qu'avait écrit "L'affaire Seznec revisitée" :

La cassette des dollars-or : oubliée à la terrasse, chez Lombard…

Article qui permet déjà de comprendre - avec documents à l'appui - que c'était pas terrible terrible, côté trésorerie, chez le père Guillaume.

Eux l'ont dit. Mais Bernez Rouz en avait aussi parlé en 2005. Et en pages 54/55 de son livre :

"Seznec a, semble-t-il, connu quelques déboires financiers en 1921. Joseph Belz avoué à Morlaix, témoignera que ses comptes étaient bien tenus jusqu'en 1921, par Charles Dechesmes. Depuis lors "la comptabilité est inexistante". Cette absence de comptabilité sera constatée plus tard lors de la première perquisition à Traon-ar-Velin. Un registre d'inventaires et de relevés manuels est saisi, il n'est pas à jour depuis juin 1921.

Seznec multiplie les rapports d'affaires conflictuels. Il vit au jour le jour, règle ses dettes quand il peut, fait traîner ses créances. Hilaire Métais, son ami brestois, confie aux policiers : "J'ai travaillé comme entrepreneur à sa blanchisserie de Trémilliau, à sa scierie de Morlaix, travaux pour lesquels je n'ai pas été payé". Il ne règle jamais complètement ses achats d'où une kyrielle d'affaires judiciaires, et pour de petites dettes impayées beaucoup d'ennemis."

Et en page 56 :

"Le 3 mai 1923, il perd 15 567 francs contre Caillet, électricien à Paris".

Il n'y a que Petit-Fils Premier pour rêver que "la scierie est prospère". Et oser faire encore rêver ses auditeurs. Trop heureux de voir en vrai un petit-fils de bagnard.

Enfin Guillaume c'était pas le trip Saint Martin, quand même.

Il ne coupait pas son manteau en deux pour en filer la moitié aux pauvres.

Lui, il piquait le manteau. Et il revendait le cheval !

Pas très drôle comme sujet les problèmes de fric.

Je vais donc essayer de rendre ça un peu plus léger, si je puis dire.

Prenons l'exemple de l'électricien Tréal...

Non seulement Guillaume ne lui règle pas ce qu'il lui doit. Mais en plus il se paye le luxe d'être odieux et procédurier.

Ah elle est bien tombée en miettes la belle image d'Epinal du chevalier plus blanc que blanc, du pauvre lampiste impuissant.... véhiculée, à travers toute la France, conférences après conférences par Petit-Fils Premier.

En clair et non crypté : il frisait la crapulerie.

Il était toujours limite. Et il a eu finalement du pot de ne pas être emprisonné plus tôt.

A sa place, mais j'aurais rasé les murs, déménagé, recouru à la chirurgie esthétique, changé de continent (Tiens, Madame Clausse a un plan avec des prix pas chers pour le Canada justement...)

Parce que fier de lui en plus. Pas honteux pour un rond (c'est le moment de le dire !)

Et c'est pour cela que lors qu'il a été soupçonné de crime, comme il était connu de tous les huissiers de Finistère et de Bretagne, sa parole n'a pas valu chérot.

Un jour ou l'autre il faut payer...

Mon correspondant quimpérois m'a tellement rapporté de documents sur ce sujet que je n'ai que l'embarras du choix.

J'ai surtout l'embarras, là. Pour le choix.

Quel document vous montrer qui illustre le mieux ce côté "raide comme un passe-lacet".

J'ai toutes les réclamations du Trésor Public. Sur les taxes foncières. Sur les impôts Société. Sur...

Il ne payait pas le véto. Pas le bistro. Pas la pension des mômes. Pas sa bonne Angèle à laquelle il avait encore le culot d'emprunter du fric. Pas le teinturier. Pas l'électricien. Pas....

Et vous me dites quoi, là ?

Un personnage sympathique ???

C'est bon pour Robert Hossein ces contes de La Mère l'Oie. Pas pour moi.

Il ne s'est jamais soucié de l'embarras dans lequel il mettait les autres en ne payant pas ce qu'il leur devait.

Non, lui, en plus il se payait le luxe de contester ses dettes.

Alors, vous pensez bien, quand Pierrot a cassé sa pipe, il n'y a pas eu besoin d'un complot d'Etat pour trouver le coupable idéal.

Guillaume Seznec n'avait rien pour lui. Et tout contre lui.

Faussaire, dit Me Denis Langlois, sur son blog.

La première fois que j'ai lu ça, j'ai été un peu choquée. Mais maintenant plus rien ne me surprend avec ce personnage.

Non, ce n'était pas un Bisounours, Guillaume Seznec.... Loin de là....

Parce qu'en plus, il était violent.

Pauvre Marie-Jeanne, elle avait décroché le mari idéal, quoi ?

Celui qui vous apporte la sécurité, la paix et la tranquillité.

Le soir, au coin de l'âtre.

Mais elle savait tout ça.

Et elle a dû s'en taper des nuits blanches à compter les factures et à savoir qu'ils ne s'en sortiraient pas.

Dans la vie il faut toujours regarder les problèmes en face.

Ce n'est pas la peine de chialer parce que Pépé a écrit une jolie lettre à Mémé quand il a embarqué pour le bagne...

Il serait plus utile de faire dire des messes pour son âme à Pépé.

Ah ! Mais j'oubliais, il y a d'abord les messes à faire dire pour tous les mensonges inventés (surtout pour celui de la Tata Marie Carmélite, car celui-là il va peser lourd dans la balance du Jugement Dernier).

M'enfin pas de souci. l'Eglise est compréhensive.

Et on peut toujours la payer en plusieurs fois.

Liliane Langellier

P.S. Pourtant en 1920 on a une lettre de Marie-Jeanne Seznec concernant la somme de 200.000 francs pour achat de bois (cf document tout en bas de cette page).

Comprenne qui pourra !!!!!