Affaire Seznec : La piste de Lormaye

Pierre Quémeneur a-t-il été assassiné par Guillaume Seznec à Lormaye ?

L'affaire Seznec : une affaire en or ?

 

 

 

 

 

 

 

"C'est l'or… il est l'or… l'or de se réveiller…

Monseignor… il est huit or…"

Gérard Oury (La folie des grandeurs)

 

 

 

 

 

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Je viens de suivre attentivement, sur Twitter, les soucis de ma consoeur Edith Bouvier, blessée lors d'un bombardement dans le quartier de Baba Amr, à Homs, en Syrie. Je m'intéressais déjà au sort des malheureux Syriens. Dans tout ce que j'ai brassé comme documentation depuis huit jours que je suis scotchée, à raison de minimum 10 heures par jour, devant l'écran de mon ordinateur, j'ai enregistré, dans un petit coin de mon cerveau, que les deux camps étaient armés par des puissances mondiales. Pas vraiment nouveau, me direz-vous.

 

Effectivement, pas vraiment nouveau. Pas vraiment nouveau que tous les pays, quels qu'ils soient, vendent des armes là où d'autres pays se battent.

 

M'est alors revenu cet extrait de presse que j'avais retranscrit (et qui m'avait été fourni par Catherine Clausse) sur le forum de Madame Le Branchu en 2007 :

 



FRANCE GETS SOVIETS GOLD $ 10.000.000 Shipment arrives in Paris - Fruit of a trade mission.........

Copyright, 1921, by The Chicago Tribune Co ........

 

PARIS, April 20. Ten millions dollars of gold lingots which arrived at Boulogne this morning from Treval was secretly unloaded and brought to Paris.on an express train under heavy guard arriving at Gare du Nord a little after noon. Inquiries at the Foreing Office, at banks and at the Ministry of Trade failed to elicit information as to its purpose. However, it is believed that the shipment is the first of several to pay for contracts negotiated in Moscow recently by a French Mission which went into Russia six weeks ago. France declared her intention of trading with Russia last November, when Premier Leygues announced in the Chamber that French business more would be permitted to trade at their own risk. The shipment, which was of five metri tons, was contained in eighty-three cases. Each lingot weighs 4.785 kilograms.

 

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/a1/Georges_Leygues_01.jpg/200px-Georges_Leygues_01.jpg

Georges Leygues


 

 

Traduction en V.F. (perso)

 

LA FRANCE RECOIT DE L'OR DES SOVIETS : Une cargaison de 10.000.000 dollars arrive à Paris - Fruit d'une mission commerciale...

Copyright, 1921, par Le "Chicago Tribune"....

 

 

PARIS, 20 Avril. Dix millions de dollars en lingots d'or, arrivés à Boulogne ce matin de Treval, ont été secrètement déchargés et transportés à Paris, via un train express sous haute surveillance arrivant Gare du Nord un peu après midi. Les investigations menées tant auprès du Ministère des Affaires Etrangères qu'auprès des banques ou du Ministère du Commerce, ont échoué pour savoir quel en était clairement l'objet. Toutefois, il est fort probable que cette cargaison soit la première de plusieurs autres à venir en paiement pour des contrats négociés récemment à Moscou par une Mission française qui se rendit en Russie il y a six semaines. La France a déclaré son intention de commercer avec la Russie en Novembre dernier, quand le Premier Ministre Leygues a annoncé à la Chambre que plus d'échanges commerciaux français seraient désormais autorisés, chacun prenant ses propres risques. La cargaison, qui était de 5 "metri" tonnes, était contenue dans 83 caisses. Chaque lingot pèse 4.785 kilogrammes.

 

 

Pas besoin de sortir de Centrale, pour comprendre que la France a vendu des biens en échange de l'or qu'elle a reçu. Lesquels ? Si quelqu'un a quelques idées, il peut les ajouter en commentaires de cet article.

 

Il est tout de même important de connaître l'état des finances de la France. Au moment même où se déroule l'affaire Seznec. Je suis allée recopier des archives très très officielles.... Que vous pouvez lire sur :

 

link

 

 

 

 

 

http://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/caef/Images/Archives/Ministres/IIIe%20r%C3%A9piblique/031_de-lasteyrie-du-saillant.jpg

Charles de LASTEYRIE du SAILLANT

Ministre des finances durant 805 jours

dans le cabinet POINCARÉ (15 janvier 1922 - 29 mars 1924).

 

 

 

Résumé de l'action ministérielle
Charles de LASTEYRIE s'attaque à la liquidation des dépenses de guerre et des stocks des anciens services du ravitaillement, en créant le service d'apurement des comptes spéciaux du trésor (loi du 1er décembre 1922).
Il renforce et précise les modalités d'exercice du contrôle financier : il est institué par la loi du 10 août 1922 un service de comptabilité et de contrôle des dépenses engagées dans chaque ministère, dont les travaux sont coordonnés par une commission siégeant au ministère des finances. Les principes de la tenue double et contradictoire de la comptabilité administrative, du visa du contrôleur et de l'émission de situations périodiques des crédits consommés sont arrêtés par le règlement d'administration publique du 15 juin 1923.
Charles de LASTEYRIE réorganise l'administration centrale par le décret du 28 juin 1923 qui n'a jamais été abrogé et que continuent de viser toutes les mesures de restructuration intervenues depuis.
Il fait adopter la loi du 30 juin 1923 qui fonde le Crédit national hôtelier. Il définit - et pour longtemps - le régime fiscal des véhicules automobiles, assimilés à des articles de luxe et assujettis comme tels au taux maximal de la taxe sur le chiffre d'affaires.
Pour tenter d'enrayer une crise financière dont la gravité se dévoile au fur et à mesure de la prise de conscience de la vanité des espoirs mis dans règlement des réparations allemandes, Charles de LASTEYRIE négocie en 1923 un prêt de la Banque Morgan. Le soulagement est de courte durée et il faut recourir à des méthodes plus brutales : des prohibitions d'importation sont prorogées ou rétablies, la hausse des loyers fait l'objet d'un encadrement rigoureux, l'accès des opérateurs étrangers aux bourses de valeurs est réglementé (décret du 23 février 1924) ; enfin, tout un arsenal de sanctions pénales est érigé par la loi du 12 février 1924 pour décourager ceux qui voudraient spéculer contre le franc ou les titres d'État. Un programme d'économies d'un milliard de francs est voté par la loi du 22 mars 1924 qui augmente d'autre part les impôts directs et les droits de timbre.

 

On ne peut pas dire que, lorsque nos deux compères prennent la route de Rennes Paris au tout petit matin du vendredi 25 mai 1923, la France roule sur l'or....

 

Mais eux, pour qui roulent-ils ?

 

Liliane Langellier

 

 

 


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