Affaire Seznec : La piste de Lormaye

Pierre Quémeneur a-t-il été assassiné par Guillaume Seznec à Lormaye ?

Affaire Seznec : Bonny soit qui mal y pense !

 

 

 

 

 

 

"Tête de turc : personne qui est sans cesse en butte

aux critiques, aux railleries"

Dictionnaire Larousse

 

 

 

 

http://affaire.classee.free.fr/Seznec/Bonny/bonny.jpg

 

 

 

Quand je pense à Bonny, me vient à l’esprit ce vers du premier poème qu’il m’ait été donné d’apprendre : « Donne lui tout de même à boire, dit mon père » Victor Hugo (in La légende des siècles)

 

Il y a très longtemps que j’ai lu « Mon père l’inspecteur Bonny » de Jacques Bonny. Fils de… Histoire de comprendre un peu mieux. Jacques Bonny ne connaît ni les dates ni l’exactitude des faits, ce qui est fort dommage. Car il était sans doute le seul à posséder les bons documents.

 

En avril 2011, Guy Penaud a sorti son livre chez L’Harmattan : "L’inspecteur Pierre Bonny. Le policier déchu de la « gestapo française » du 93, rue Lauriston". Là, c’est un alignement de dates et de faits. Sans aucune chair autour. Nous connaissons tous la position de Guy Penaud (qui, lui au moins, n’a pas d’états d’âme) : Guillaume Seznec est l’assassin. Point barre.

 

Depuis quelques mois, une question persistante me revient : « A quel moment très exactement a-t-on commencé à parler de Pierre Bonny ? Parce qu’il faut bien vous dire que son nom n’est pas même mentionné dans les premiers ouvrages écrits pour la défense de Guillaume.

 

Pierre Bonny est né le 25 janvier 1895 à Bordeaux. Il est mort, fusillé, le 27 décembre 1944. Après le procès de la gestapo de la rue Lauriston. Dont il était l’un des éminents fleurons.

 

Entre les deux. Et bien entre les deux, il a trempé dans tellement d’affaires que je vais bien me garder de vous en encombrer la tête. Restons sur l’affaire Seznec. Rien que sur l’affaire Seznec.Et donc le Bonny de 1923.

 

Voilà ce que nous écrit Jacques Bonny en page 36 de son ouvrage :

 

« C’est ainsi, qu’un jour de juin 1923, Pierre Bonny entre dans le bureau de Vidal.

Vidal est plutôt grand. Très bronzé, il a belle prestance. Il est d’origine nîmoise et, lorsqu’il entend l’accent bordelais de mon père, l’atmosphère est tout de suite détendue.

-         Vous êtes méridional ?

-         Oui, monsieur le commissaire. Du Sud-Ouest, de Bordeaux.

Vidal fait la moue et reprend, une lueur dans l’œil :

-         Moi, je suis de Nîmes. Chez nous, on n’aime guère les Bordelais ; ils sont trop menteurs.

-         C’est parce que vous avez peur de la concurrence.

La glace est définitivement rompue, et Pierre Bonny, adopté par son nouveau chef, est expédié aussitôt en campagne. »

 

Ne nous emballons pas. Il est en fait « inspecteur stagiaire » à la direction de la Sûreté Générale (arrêté du 20 janvier 1923).

 

Guy Penaud nous dit en page 20 de son ouvrage :

 

« Il fut d’abord pris en charge par un policier expérimenté, « le père » Dorbris, puis, en 1923, Pierre Bony (NDLR qui en a perdu un « N » d’émotion !) fut désigné pour être le secrétaire greffier du commissaire Achille Vidal, c'est-à-dire qu’il fut chargé d’écrire, sous la dictée de son patron, les procès-verbaux dont ce dernier était le rédacteur légal et de procéder à quelques vérifications. »

 

 

Le choc des deux ouvrages = le choc de deux mondes. L’un basé sur l’affect (« mon papa ») l’autre, plus exact quant aux dates, écrit pour détruire le mythe. Essayons juste de nous limiter, primo à récapituler à quels actes Pierre Bonny participa officiellement (adverbe important car le officieusement n’est pas exclu pour autant), secundo à comprendre comment il arriva avec sa cape de « Super Bonny » dans l’affaire Seznec.

 

Les actes de procédure : quatre P.V. et cinq rapports

 

Je crois me souvenir que c’est Bruno Gestermann, ancien procureur de Quimper, qui en parla, lors d’une émission sur France 3, en avril 2010.

 

Dans sa décision du 14 décembre 2006, la cour de Cassation rappelle :

 

« … si Bonny, en sa qualité de secrétaire du commissaire Vidal, chargé notamment de la transcription, sous la dictée, des procès-verbaux d’audition, a été présent, lors de la plupart des actes de procédure accomplis par son supérieur hiérarchique, son nom n’apparaît, dans le dossier de l’instruction préparatoire comprenant plus de 500 pièces cotées, que sur quatre procès-verbaux, dont trois établis par son chef, le commissaire Vidal, et un par le commissaire Doucet, ainsi que sur cinq rapports rédigés, signés et transmis par lui-même. »

 


 

Non, non, vous n’échapperez pas à la liste des 4 P.V. et des 5 rapports. Et c’est Bernez Rouz, dans son incontournable ouvrage « L’affaire Quéméneur Seznec / Enquête su un mystère » qui les égraine, avec son exactitude légendaire, en page 193 :

 

«  Pendant l’enquête policière, les rôles étaient clairement définis entre la brigade mobile de Rennes qui intervenait en Bretagne et les services parisiens chargés de la capitale, de l’enquête du Havre et de celle de la région de Dreux. Les services de Vidal sont peu intervenus dans le Finistère.

 

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Achille Vidal et Guillaume Seznec sur la route de Deux

 


L’essentiel des auditions et des interrogatoires importants ont été pris en main par le commissaire Vidal lui-même. Bonny est présent lors des premières dépositions au siège de la Sûreté générale, rue des Saussaies. Il accompagne également son patron lors de la reconstitution des faits à Dreux et à Houdan les 29 et 30 juin 1923.

Quand l’instruction fut confiée au juge Campion, il est présent lors d’une visite domiciliaire à Kerabri, perquisition menée conjointement par les commissaires Cunat et Vidal.

Bonny est chargé, d’après les procès-verbaux officiels, des petites enquêtes de vérifications. Le 31 juillet 1923, on lui confie la tâche de retrouver le bidon d’essence portant des traces sombres de rouille ou de sang séché que Seznec échangea chez Edouard Coulomb à La Queue-les-Yvelines.

Le 1er août, il est chargé de transporter la machine à écrire trouvée le 6 juillet à Traon-ar-Velin vers Paris à fin d’expertises.

Le 12 février 1924, il signe deux procès-verbaux de moralité concernant deux témoins du Havre, Jean Lesbats et Auguste Deknuydt.

On l’envoie le 14 février à l’Hôtel de Normandie pour savoir qi Quéméneur y est descendu et si Seznec a bien été le 2 juin s’enquérir de son ami.

Dans la même période, on le charge de vérifier la main courante du commissariat de Chaillot afin de voir si le témoignage de Le Her était exact.

En mai 1924, il accompagne son patron à la Banque de France pour vérifier si les dollars-or rentrent bien dans la boîte décrite par Seznec.

Bref, il est bien dans un rôle d’inspecteur stagiaire, de porte valise de son patron. »

 

C’est étonnant cette focalisation sur le personnage de Bonny. Alors que bien d’autres policiers, tant à Rennes qu’à Paris, ont participé à l’enquête… Bonny serait-il l’incarnation du mal dans l’affaire Seznec. Mais comment tout cela est-il arrivé ?

 

 

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Historique des accusations de Bonny

 

Là, je ne vais pas récrire l’histoire, mais me contenter de vous recopier les « attendus » de la cour de révision du 14 décembre 2006 :

 

- concernant les témoignages tendant à établir l'existence d'une machination policière :

 

Attendu que Léon Sacré, dont le témoignage est expressément invoqué par la requête, a été entendu le 3 février 1949 et a révélé qu'au cours de parties de cartes, dans un café parisien, il avait constaté que le secrétaire du commissaire Vidal manifestait sa détermination à confondre Seznec, exprimée un jour par cette phrase : "Il est coupable parce que je veux qu'il le soit" ; qu'il a ajouté que le policier avait, un autre jour, "fêté au champagne" la découverte de la machine à écrire dont il s'attribuait le mérite ; que Léon Sacré, réentendu le 7 mars 1956 à l'occasion d'une nouvelle requête en révision, a confirmé ses propos précédents et les a assortis de deux autres révélations ; qu'il a déclaré avoir surpris, à l'insu des interlocuteurs, une conversation entre le secrétaire du commissaire Vidal et un nommé François, au cours de laquelle celui-ci expliquait comment il avait tué Quéméneur ; qu'il a encore indiqué qu'à son retour du bagne, Seznec, dont il venait de faire la connaissance, lui avait dit que le nommé François était François Le Her et lui avait avoué sa propre participation au crime, consistant à provoquer la panne de l'automobile pour livrer la victime à ses assassins ; que le témoin a même précisé que Seznec lui avait montré "des morceaux d'or fondu" provenant du partage du butin ;

 

Attendu que le témoignage de Léon Sacré, tel qu'il se présente dans son ensemble, apparaît dépourvu de toute portée révisionnelle ; que, dans leurs plaidoiries, les avocats de Denis Le Her-Seznec ont, au demeurant, renoncé à s'en prévaloir ;

 

Attendu que sont ensuite invoqués deux témoignages émanant d'Yvonne Moreau-Lalande et de Marcel Fabréga tendant à prouver que l'inspecteur Bonny aurait déposé la machine à écrire au domicile de Seznec, ainsi que celui d'Henriette Salle, selon lequel ce même policier aurait obtenu d'un certain Georges de Hainault, présent dans le magasin de Joseph Chenouard, qu'il déclare faussement avoir assisté à l'acquisition de cette machine ; qu'il est encore soutenu que Louise Héranval, autre témoin de cette acquisition, serait revenue sur son témoignage ;

 

 

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La machine à écrire "saisie" chez Guillaume Seznec

 

Attendu qu'en décembre 1948, neuf ans après la mort de son mari, Yvonne Moreau-Lalande a déclaré que celui-ci lui avait fait part de l'aveu, reçu en 1935, de Pierre Bonny, qui avait été sous ses ordres durant la première guerre mondiale, selon lequel il avait déposé la machine à écrire chez Seznec ; qu'elle a précisé qu'elle n'avait pas été le témoin direct de cet aveu et que son beau-frère ainsi que sa fille, qui en avaient également eu connaissance, ne l'avaient pas été davantage ;

 

Attendu qu'en juin 1993, Marcel Fabréga a déclaré que son père, l'inspecteur de police Léopold Fabréga, décédé 35 ans plus tôt, avait répété tout au long de sa vie que la machine à écrire avait été apportée par ses collègues parisiens qui l'avaient utilisée pour fabriquer des documents ; que ces propos qui, selon le témoin, auraient été tenus dans un contexte familial, sont cependant restés ignorés de son frère, Armand Fabréga, qui a précisé que leur père était avare de confidences sur son activité professionnelle ;

 

Attendu que le contenu des témoignages d'Yvonne Moreau-Lalande et de Marcel Fabréga, indirects et si longtemps différés, ne peut être retenu en faveur de la révision ; que, notamment, il n'a pas été possible d'obtenir de précisions sur les éléments qui permettaient à Léopold Fabrega d'exprimer la conviction rapportée par l'un de ses fils, alors que l'intervention de ce fonctionnaire de police n'avait consisté, selon les pièces de l'instruction, qu'à recevoir, à la 13ème brigade de police de Rennes, le 10 juin 1923, la déclaration verbale de la disparition de Pierre Quéméneur

 

Attendu qu'en 1953, dans une lettre remise à Me Hubert, alors avocat de Seznec, Henriette Sallé a déclaré avoir été la maîtresse de Georges de Hainault jusqu'en 1921 et a révélé que celui-ci, avec qui elle était restée en relations jusqu'à sa mort en 1948, lui avait avoué par deux fois, vers 1925 puis en 1947, avoir faussement témoigné, sous la pression de Bonny, à l'égard duquel il était débiteur d'un service, que Seznec avait acheté la machine à écrire ; qu'Henriette Sallé, entendue par un officier de police judiciaire, a confirmé les termes de sa lettre ; qu'en revanche, sa femme de ménage, qui, aux dires de sa patronne, était présente en 1947, lors des confidences de Georges de Hainault, a démenti avoir entendu un tel aveu ; que la veuve de celui-ci a confirmé que son mari et Bonny se connaissaient, depuis l'époque, croyait-elle, de leur séjour, durant le procès, à l'hôtel de l'Epée à Quimper ; qu'elle a déclaré que son mari "n'avait pas pu faire de faux témoignage" et que, dans ses carnets intimes, il n'avait rien écrit sur Bonny ; qu'enfin, le propre fils de Georges de Hainault, entendu le 18 janvier 1956 et qui entretenait avec son père des relations de "véritable camaraderie", s'est dit également convaincu de la sincérité du témoignage paternel ;

 

Attendu que les déclarations d'Henriette Sallé, qui ont été en partie contestées par la personne appelée par elle à les confirmer et qui ont été formulées plus de cinq ans après la mort de celui dont les propos sont rapportés, ne sont pas de nature à établir la réalité de l'élément nouveau invoqué ;

 

Attendu que l'affirmation selon laquelle Georges de Hainault aurait été entendu, pour la première fois, en même temps que Joseph Chenouard et Louise Héranval, qui ont déposé le 4 juillet 1923 au Havre devant le commissaire Vidal, ne résulte d'aucune pièce du dossier ; qu'en effet, il apparaît que Georges de Hainault n'a été entendu que le 9 juillet 1923, à Vichy, par le commissaire Alfonsi ; qu'il en va de même de l'affirmation selon laquelle l'inspecteur Bonny aurait présenté au témoin des photographies de Seznec, alors que cette présentation a été effectuée, le 4 juillet, par l'inspecteur Roch, dépêché à Vichy à cette fin ;

 

 

 

Comme vous pouvez le lire, tous ces témoignages ont lieu APRES la mort de Pierre Bonny.

 

Alors, oui, me direz-vous, mais entre les rapports officiels et les rapports officieux, les interventions officielles et les interventions officieuses ?

 

Certes. Mais il n’y avait pas qu’UN SEUL policier à s’occuper de l’affaire Seznec. Et il est bien dommage que cette focalisation sur Pierre Bonny ait complètement occulté les recherches sur les autres personnages de cette pièce de théâtre à rebondissements.

 

Liliane Langellier

 

http://arvem-association.blogspirit.com/media/02/02/529024831.gif

 

P.S. En 1956, Me Yves-Frédéric Jaffré dans son ouvrage "L'affaire Seznec" précise en page 194 :

 

"Voici textuellement ce qu'il (NDLR On parle ici de Bonny) a écrit sur l'affaire Seznec, dans un de ces billets qui ont ensuite circulé hors de la prison, parmi des gens qui l'avaient connu :


On se rappelle de cette affaire qui passionna l'opinion publique : Il s'agissait d'un conseiller général de Landerneau (Finistère), Pierre Quéméneur, parti de Morlaix pour Paris pour acheter des automobiles d'occasion dans la voiture de son ami Seznec, qui avait mystérieusement disparu et que l'on n'a jamais revu.

Au cours d'une enquête fertile en incidents entre Brest, Morlaix-Le Havre et Paris, j'acquis la certitude de la culpabilité de Seznec et situai le crime entre Houdan et Paris. Je prouvai que la valise de Quéméneur, trouvée au bord de la plage près du Havre, après la disparition, y avait été apportée de Morlaix après le crime par Seznec et que la donation de sa propriété sur papier timbré trouvée dans la valise était l'oeuvre de Seznec, qui pour le taper avait acheté une machine à écrire d'occasion au Havre, dont je retrouvai le marchand qui fut formel. Par la suite, je découvrai la machine cachée dans la scierie de Seznec à Morlaix.

Seznec n'avoua jamais l'essentiel.

Il fut condamné à Quimper au bagne perpétuel.

 

Ce texte, comme on peut s'en rendre compte, maintenant que l'on connait l'affaire Seznec en détail, comporte presqu'à chaque phrase des erreurs manifestes. Il est visible que Bonny avait oublié la plupart des détails de cette affaire. Il est non moins visible qu'il se flattait - sans doute par vanité - d'y avoir joué un rôle de premier plan, alors que ce rôle incombe au commissaire Vidal. Ce n'est pas lui qui découvrit les témoins du Havre : ils se manifestèrent spontanément. Ce n'est pas lui non plus qui découvrit la machine à "Traon-ar-Velin".

Mais cela dit, on ne trouve dans ce texte rien qui ressemble à un commencement d'aveu d'une machination. Si celle-ci avait existé, il n'est pas interdit de penser que Bonny l'aurait révélée - non par remords - mais bien plutôt dans le desseiin d'obtenir, même en se chargeant d'une nouvelle félonie, un sursis.

Il ne pouvait ignorer que la révélation d'une imposture dans l'affaire Seznec aurait entraîné des contrôles, des vérifications. Elle aurait exigé des délais. Elle aurait retardé l'éxécution, prolongé de quelques semaines, voire de quelques mois, sa misérable existence. A l'heure du châtiment suprême, un sursis eût été une chance inespérée. Bonny, pourtant, ne l'a pas saisie. Il ne semble même pas l'avoir envisagé."


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L
<br /> Même si Bonny fut un monstre (hors la rue Lauriston, ce qui m'a le plus marquée c'est l'affaire du conseiller Prince en 1934), il était assez malin pour regarder avant d'agir. Et en 1923, il<br /> était dans sa phase "regarder" puisqu'il arrivait chez Vidal. Achille était un chef. Et il entandait bien se faire respecter ainsi. Et c'est là que le bât blesse, pendant que l'on s'acharne sur<br /> le personnage de Bonny, on ne cherche pas à comprendre qui étaient les autres policiers concernés par cette affaire. Vous le dites vous-même "pas une ligne sur Cunat". Un seul homme ne peut pas<br /> avoir tout manigancé. Surtout avec son "grade" de l'époque.<br /> <br /> <br /> Au moment de l'enquête et de l'instruction c'est Maunoury, le chartrain, qui est ministre de l'Intérieur (15/1/1922 au 20/3/1924). Pour Huzo et Hervé (n'oubliez pas l'importante action de<br /> l'important personnage qu'est Emile Petitcolas, le beau-frère de Seznec) F.M., oui, mais surtout LDH. Et je vois assez mal Bonny se mêler des affaires de la LDH.<br /> <br /> <br />  <br />
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Y
<br /> En 1934, Jean Chiappe n’est plus préfet de police depuis le 3 février ( révoqué par Daladier, président du Conseil ). Très proche des mouvements d’extrême droite, beau-père de H. de<br /> Carbuccia, (le directeur du journal nationaliste Gringoire, dont le fils Jean-Luc sera proche de Claude Bal ), il qualifie donc Bonny de barbouze.<br /> <br /> <br /> Soit.<br /> <br /> <br /> Mais le 8 juillet 1924, presque 10 ans avant (coriace le Chiappe !) le mal est déjà fait : L’instruction a commencé le 1er juillet 1923, et Guillaume est inculpé dès le<br /> lendemain, 2 juillet 1923. La Royal 10 a été découverte le 6, et c’est Bonny qui la ramène à Paris 1 mois plus tard. Camille Chautemps est alors ministre de l’Intérieur depuis le 14 juin. Il aura<br /> donc fallu attendre 10 ans, 10 ans, pour que Chiappe qualifie Bonny de « barbouze de la gauche »(cf Denis Seznec)….<br /> <br /> <br /> Si C.Huzo, en 1928, et C.V. Hervé, en 1931, ignorent Bonny, il faut attendre en effet 1955 (Claude Bal, celui qui a ignoré le témoin vedette F. Le Her, pourtant Bonny n’est plus là) et 1956 (Yves<br /> Frédéric Jaffré, le premier auteur « objectif ») pour faire connaissance avec le rôle du meilleur flic de France dans cette affaire qui nous turlupine encore en <br /> 2012 .                                                                                                             <br /> Accusé par Chiappe d’être « l’homme de paille de C.Chautemps et de toute la franc-maçonnerie », il n’y a plus qu’un pas à franchir pour penser que Bonny aie pu « faciliter<br /> l’orientation » de  C.Huzo (autre franc-maçon ?) et de C.V. Hervé (autre « as » des services secrets ?) vers des pistes dites<br /> secondaires en modulant leur silence le concernant ? Après tout, c’était dans ses cordes.<br /> <br /> <br /> Mais ce pas-là, je ne le franchirai pas….<br />
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L
<br /> Bonsoir Youenn ! Le 8 juillet 1924, Jean Chiappe est nommé directeur de la Sûreté générale. Oui, vous lisez bien, AVANT le procès de Guillaume. Or, on ne peut pas dire que l'ami Chiappe portait<br /> Bonny dans son coeur (cf page 571 du livre de Denis Seznec : "Nous, les Seznec", édition 2006).<br /> <br /> <br /> Ni Huzo, ni Hervé ne font la moindre allusion à Bonny. Huzo est très présent sur l'affaire en 1928 et Hervé en 1931. Avec Chiappe comme patron de Bonny, avaient-ils quelque chose à craindre. Ou<br /> préféraient-ils tout simplement regarder ailleurs si l'assassin y était ? Sur leur initiative personnelle ? Ou sur ordre ?<br />
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Y
<br /> Vous dites que tous ces témoignages ont eu lieu après la mort de Bonny , c’est vrai.<br /> <br /> <br /> Pierre Bonny a été fusillé en 1944.<br /> <br /> <br /> Mais du temps de son « exercice », des plus sulfureux s’il en est,  qui aurait été assez fou pour « parler » ? Cet homme<br /> était, sinon dangereux, du moins infréquentable.<br /> <br /> <br />  <br />
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Y
<br /> Oups! c'est là qu'il fallait placer mon post...<br /> <br /> <br /> "Pour reprendre votre conclusion, il y en a un dont on connait peu ou rien : le fameux pistolero, celui qui aimait bien les interrogatoires musclés : Jean-Baptiste Cunat ."<br />
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