Pierre Quémeneur a-t-il été assassiné par Guillaume Seznec à Lormaye ?
27 Octobre 2014
Si j’avais cédé à mon premier mouvement d’humeur, j’aurais volontiers créé un tableau Excel avec les cases : « nom, prénom, vrai, faux, manipulé »
Mais je n’ai pas tous les éléments pour affirmer.
Alors je vais me contenter d’une énumération chronologique….
Par ordre d’apparition à l’écran, selon La Dépêche de Brest :
Le mardi 28 octobre 1924
Le mercredi 29 octobre 1924
Le jeudi 30 octobre 1924
(ndlr « Voici qu’on entend maintenant le premier des 85 témoins du Havre, dont la déposition doit avoir tant de poids en cette affaire)
Le vendredi 31 octobre 1924
(« Oui, le lendemain, j’ai vu revenir Seznec. J’ai fait une nouvelle petite réparation à sa voiture et lui ai vendu vingt litres d’essence. »
Le samedi 1er novembre 1924
Le dimanche 2 novembre 1924
VERDICT le lundi 3 novembre 1924.
Anecdote
« Une requête des témoins »
in La Dépêche de Brest du 28 octobre 1924
Pendant la suspension d’audience, les témoins groupés dans la salle du tribunal de commerce qui leur a été réservée, rédigent, puis signent la protestation suivante :
Monsieur le ministre,
Nous soussignés, appelés en témoignage dans le procès Seznec, à la cours d’assises de Quimper, avons très respectueusement l’honneur de vous adresser nos doléances.
Nous avons été invités de différentes villes, de Dunkerque, du Havre, de Paris, de Houdan, de Morlaix, etc… à nous présenter le vendredi 24 octobre, à 12 h 30, au palais de justice de Quimper.
En raison des débats très prolongés, nous sommes tenus de séjourner à Quimper depuis ce jour, jusqu’à la date de notre comparution, qui ne paraît pas encore prochaine.
Le taux de l’indemnité de séjour, fixé à six francs est complètement insuffisant pour couvrir nos frais d’hôtel et de restaurant. Cette somme représente à peine le prix d’une chambre.
Dans ces conditions, nous vous demandons de bien vouloir nous accorder une indemnité minimum de 20 francs par jour, pour permettre à la plupart d’entre nous, de situation très modeste et chargés de famille, de régler les frais occasionnés par leur séjour à Quimper, dans l’intérêt de la justice.
Cette protestation, ils vont la remettre en fin d’audience, au président des assises. Obtiendront-ils un résultat ? Nous le souhaitons.
« Un incident
Les témoins n’ont plus un sou »
in La Dépêche de Brest du samedi 1er novembre 1924
Comme on commence à faire appel aux témoins de survie, Me Kahn intervient et un incident se produit assez vif, qui n’a en réalité d’autre cause que l’indigence de l’indemnité journalière consentie à ceux qui veulent aider l’œuvre de la justice.
Le défenseur insistant pour que soient entendus à présent les témoins de Houdan, le président se voit contrait de déclarer : « Mais si j’en appelle à d’autres, c’est parce qu’ils n’ont plus le sou. On ne leur donne que six francs par jour ; ils ne peuvent pas vivre avec cela.
Et la discussion se poursuivant, car pareille raison ne peut, dit Me Kahn, porter atteinte aux droits sacrés de la défense, on apprend qu’une véritable manifestation s’est produite hier, réunissant de nombreux témoins qui n’ont même plus de quoi manger jusqu’à ce soir.
Et dans cette enceinte, où se discute l’existence d’un homme, on doit s’arrêter à l’examen, à cette question d’argent.
Mais qu’y faire ? Cela ne relève pas de la cour, qui n’ose seulement pas faire connaître toute la détresse de situations qui lui ont été exposées, et il apparaît, de la plus éclatante manière, qu’il importe d’intervenir au plus tôt pour qu’une information d’un autre âge soit transformée.
« Les doléances des témoins »
in La Dépêche de Brest du 2 novembre 1924
Au cours d’une courte suspension d’audience, des témoins absolument dépourvus des ressources nécessaires, sont venus trouver le défenseur pour qu’il demande à les faire entendre au plus tôt.
Pareil argument ne laisse pas la Cour insensible, qui décide qu’une fois de plus l’ordre des dépositions sera quelque peu bouleversé.